Sven Ohlsson - {Fini}

NOM : Ohlsson
PATRONYME : -
PRÉNOM : Sven
AGE : 29 ans
DATE DE NAISSANCE : 13 janvier 1781
LIEU DE NAISSANCE : Stockholm, Suède
HABITE : oscille entre Stockholm & Saint Pétersbourg

Issu d'une famille de tradition militaire depuis de nombreuses générations, Sven suit bien entendu la voie paternelle et intègre très tôt l'école militaire. Devenu soldat, il part à la guerre en 1805 et combat dans les rangs de l'armée suédoise, alors alliée de la Russie. Jeune homme assidu et sérieux, il gravit rapidement les échelons jusqu'à devenir officier. Un tournant dans sa vie qui semble toute tracée? Le sauvetage in extremis d'un militaire ruse haut gradé, qui va le faire évidemment rentrer dans les bonnes grâces de cet homme. Un plus qui lui permet en 1809 de rester tant bien que mal du bon côté lorsque la Suède s'incline face à la Russie. Maintenant que les relations entre les deux pays sont revenues au beau fixe, ou du moins le semblent, les choses vont mieux pour lui. Il a rejoint la cour du Tsar et participe activement. Face aux autres, l'homme est un simple soldat suédois, choyé par un haut gradé militaire, mais il se plait à cultiver cette image pour cacher ses activités réelles. Devenu espion pour l'armée russe, l'homme est envoyé constamment en mission d'infiltration, à la recherche de la moindre information capitale pour les alliés.

Sven est sans doute l'archétype par excellence de l'homme scandinave, tout droit venu des froides contrées du nord. Son visage est celui d’un homme séduisant, au teint pâle et aux yeux d'un bleu profond, encadré par des fins cheveux blonds qu’il coupe généralement courts et qu’il aime à bien coiffer. Mais ses traits sont durs...pas d'air chaleureux ni de mine enjouée, l'homme affiche souvent une expression indéchiffrable. Son regard est dur et pénétrant, peu engageant. Sven sourit rarement et quand il le fait, il s'agit plus souvent d'un simple rictus que d'un sourire sincère. De toute façon, malgré les pommettes saillantes, les lèvres fines et les dents bien alignées, le sourire de Sven est loin d'être l'un des ses meilleurs atouts...Trop tendu, souvent comme bloqué, le militaire est sans aucun doute plus attirant lorsqu'il n'affiche d'autre expression que cet air fermé et mystérieux qui le caractérise. Le reste? Un nez un peu imparfait, sans doute trop grand, une mâchoire carrée et virile, des cernes un tantinet marquées. Une peau peu épargnée aussi...Sven garde les caprices des efforts et des champs de bataille gravés sur son visage, où apparaissent diverses cicatrices légères, mais il continue à plaire.

A 29 ans, l'homme est dans la force de l'âge. Grand et imposant, il s'agit somme toute d'un soldat plutôt banal...Disons simplement que du haut de son mètre 95, il domine facilement le monde. Un port fier, une allure athlétique et une musculature non négligeable, Sven s'est taillé un corps enviable, fruit de nombreuses années d'entrainement et de rigueur militaire. Preuve en sont ses épaules larges, ses pectoraux bien formés, ses abdominaux apparents, ses bras et ses jambes musclées. De larges mains calleuses et rêches, aux doigts trapus, empoignent l'arme sans trembler. La poigne est solide, le bras ne faillit pas. Comme son visage, le corps de Sven est recouvert de cicatrices, témoins de la rudesse des combats. Sans doute la plus impressionnante est celle qui lui laboure le dos, du haut de l'omoplate droit et qui se perd au niveau de son flanc, héritage d'un coup d'épée traitre. Bref, vous l'aurez compris...L'homme est dépourvu d'une quelconque grâce, il ne montre aucune douceur. Si Sven possède un côté féminin, comme tout homme se doit de posséder...Eh bien, il le cache bien.

Niveau vestimentaire, Sven est toujours tiré à quatre épingles et rasé de près, côté militaire oblige. Vêtements propres sans faux plis, et bottes lustrées, il sait faire honneur à la cour du Tsar, à sa place dans l'armée et à la hauteur de son rang. L'uniforme est sans doute le vêtement qui lui sied le mieux. Quand il demeure chez lui, l'homme opte en général pour des habits plus traditionnels...Rien d'extraordinaire et sans intérêt particulier, mais l'on retrouve encore et toujours ce penchant pour les choses bien faites et contrôlées. Un peu trop peut-être? Pourtant, quand il s'agit d'aller au combat, l'homme ne rechigne pas à se salir...

Derrière l'homme sévère et rigide, apparemment sans état d'âme et arrivé à son rang grâce un solide piston, se cache sans doute en Sven un être un peu plus complexe et mystérieux que ce que les gens aiment à penser. D'abord, et cela lui même ne peut le nier, l'homme est un soldat à part entière. Élevé dans une famille aux mœurs rigides et à longue tradition militaire, puis entrainé au régime éprouvant de l'armée, l'homme est calme et réfléchi, plutôt posé. Habitué à obéir aux ordres, entrainé à en donner. Familier aux horaires impossibles, levé avant le chant du coq, couché seulement lorsque le travail est achevé et souvent adepte des nuits blanches. Le moins qu'on puisse dire est que Sven est loin d'être un adepte du moindre effort. Au contraire, il aime le travail propre, bien fait et sans bavure, et ce peu importe le temps qu'il va lui falloir pour parvenir à un tel résultat. Trop appliqué, stratégique, pointilleux et restreint à une routine que l'on pourrait presque qualifier de maladive. Vêtements correctement pliés, matériel parfaitement rangé, toilette minutieuse...Toute une mentalité carrée et souvent extrême pour le commun des mortels, mais l'homme a néanmoins besoin de cet ordre et de cette discipline pour vivre. Parce que si l'on perd sa concentration, si l'on se laisse aller à tout et n'importe quoi, on finit par commettre rapidement des erreurs. Et pour Sven, la plupart du temps, faire un pas de travers peut lui être fatal.

Le désordre et la débauche chez les autres, Sven tolère, tant que cela ne l'atteint pas. Preuve, il serait même capable d'aider un inconnu ivre à retrouver sa maison et à s'assurer qu'il ne finisse pas n'importe où. Pas qu'il soit spécialement généreux mais il a tout de même un certain respect face à la dignité du genre humain, ce qui peut l'amener à rendre service s'il voit que l'image d'un être peut être menacée. Bref, il ne juge pas les autres et accepte que leur vision de la vie puisse être différente. Simplement, si une personne est amenée à le côtoyer, temporairement ou assidûment, elle comprendra vite qu'il ne faut pas envahir son espace personnel et encore moins déranger l'ordre qui l'entoure. L'espace de Sven, c'est un peu comme si le suédois vivait dans une bulle bien rangée, comme à la fin d'une émission de Valérie Damidot ou mieux approprié: comme dans un catalogue Ikéa. Vous voyez l'image...Tout est propre et soigné et en aucun cas chamboulé. Celui qui s'oppose à cette règle le fait à ses risques et périls. Sven, le militaire au sang froid, peut avoir quelques coups de chaud, et rentrer dans de brusques colères...Il garde son calme, oui. Jusqu'à ce qu'il le perde. Ce n'est pas le premier à rentrer dans une bagarre mais pas le dernier non plus, surtout s'il s'agit de porter main forte à l'un de ses frères d'armes. Bagarres qu'il ne perd pas souvent...Vous avez vu la bête?

Autre chose à savoir: il ne boit pas souvent mais lorsqu'il le fait, c'est généralement pour se prendre la cuite du siècle, et attention, parce qu'il a l'alcool mauvais. Hormis ces quelques entorses à une vie bien saine, Sven n'a rien d'un rustre, habitué aux bonnes manières. Il sait être galant et prévenant avec les femmes, sans pour autant se montrer charmeur. Pas parce qu'il le veut, mais parce que la société lui impose. Il n'en reste pas moins sensible aux charmes féminins, comme tout homme, mais il sait se tenir. Pour le reste, il n'a jamais éprouvé de véritables sentiments pour une demoiselle. Et de toute façon, il n'en a jamais vraiment eu l'occasion, plongé très tôt au cœur d'un monde purement masculin où les femmes n'ont pas vraiment leur place. Simplement, la femme est là pour aider son mari et assurer sa descendance, comme lui est là pour la protéger, comme il protège sa patrie. Pour lui, le devoir passe avant tout. Le devoir conjugal aussi, mais pour l'instant, il n'y pense pas et se concentre exclusivement sur sa carrière.

Bien qu'il semble attaché à la Russie, il n'en oublie pas pour autant son pays d'origine, auquel il aime revenir. Il passe ainsi voir sa famille dès que l'occasion se présente, famille avec qui il entretient des relations plutôt bonnes. Disons que son nouveau statut d'espion le restreint dans sa vie et ses activités...Il voit moins les siens, se distance peu à peu. Il n'en souffre pas tellement, il a appris à faire avec. L'homme aime ses parents, surtout sa mère. Sans doute son père est-il un peu déçu que son fils ne soit plus avec lui, mais il se tait et accepte les choix de son fils. Chez les Ohlsson, on apprend à se serrer les coudes parce que c'est comme ça. Ni voyez pas un amour sans bornes, simplement un mode de vie. Copiée sur l'armée, la famille suit des règles strictes, une certaine hiérarchie y règne mais le respect aussi. Des lignes de conduite bien définies que chacun se doit de respecter.

Délocalisé en Russie, au début plus par obligation qu'autre chose, l'homme a fini par s'y faire. D'abord opportuniste, parce qu'il s'est rangé du côté des vainqueurs. Peut-être est-ce que les gens lui reprochent en silence, qu'il ne vienne à virer à nouveau de bord si jamais l'occasion se représente. Pourtant, avec le temps, l'homme a fini par s'habituer aux rues de Saint Pétersbourg et à ses gens, à se sentir chez lui. Fidèle au Tsar, comme à n'importe quel supérieur militaire, Sven se donne à fond pour mener à bien ses missions. C'est vrai, l'homme est froid et distant mais donnez lui une quelconque arme et la donne change. Sur le champ de bataille, même si la tête reste froide, le cœur de Sven s'enflamme. Et il met dans ses missions d'espionnage la même volonté de bien faire.

Il possède également quelques talents de comédien. Alors, non, il n'est ni menteur compulsif, ni tchatcheur professionnel capable de vous faire prendre des vessies pour des lanternes. Mais face aux autres, il arbore cet air neutre et semble un tantinet soumis, simplement destiné à obéir aux ordres que lui donne Vladimir Pankowski, l'homme à qui il a sauvé la vie quelques années plus tôt. La relation entre Sven et cet homme pourrait presque être qualifiée de paternelle ou de mentor/élève. Sûrement une profonde amitié s'est forgée entre les deux hommes, même si elle n'est pas si évidente à déceler au premier abord. Le blond accepte les conseils de l'homme plus âgé et ses enseignements avec humilité. Mais pour le reste du monde, il est le simple bras droit d'un haut dignitaire russe, presque lèche-botte, simplement attiré par le prestige et les avantages du rang. Et plus les gens s'ancrent à cette idée, plus Sven est satisfait, libre d'agir en conséquence et à se livrer avec sérénité à ses activités plus, disons...secrètes.

Enfin, une dernière particularité semble être digne d'être mentionnée. Parmi les possessions de Sven se trouve la plus prisée: son cheval. Mais attention, là où certains verraient une simple monture ou tout juste un moyen de locomotion, l'homme contemple un véritable égal. Svart Skönhet *, ce bel étalon hanovrien à la robe sombre comme la nuit, tout droit originaire d'Allemagne, est un animal fougueux et impressionnant. Fort, rapide et capable de porter le poids non négligeable de son cavalier sur de longues distances, puissant et souvent incontrôlable s'il ne sent pas la présence de son homologue humain. Aussi ridicule que cela puisse vous paraître, homme et animal se respectent. S'apprécient. Se font confiance. Sur le terrain, une simple pression des rênes, un changement de poids, un simple appel de voix...La bête comprend et se jette dans la bataille sans faillir tant qu'elle sent son cavalier, ses mains et son poids sur son dos. Si Sven se lève aux aurores, c'est pour s'occuper de lui en priorité, ne laissant pas à un simple palefrenier la charge de s'occuper de l'animal qu'il a lui même dressé et entrainé. Toujours par deux vont-ils, parait-il, un cheval et son cavalier, et vous voudriez que cela change?

* Traduction trèèès approximative de mon crû, avec l'aide de google. En gros, cela pourrait se traduire par « beauté noire », en suédois, mais je ne m'avance pas quant à la justesse de cette traduction.

	VLADIMIR PANKOWSKI [avatar à titre illustratif] L'homme qui lui doit la vie, son mentor, sans doute son meilleur ami et une sorte de père. Pour Sven, Vladimir est tout cela à la fois, même si aux yeux des autres, cette relation reste bien cachée. Là où l'on y voit simplement de l'intérêt et de la corruption, et où les gens sautent rapidement aux conclusions, sans doute se cachent d'autres secrets bien gardés...Vladimir est aussi l'un des rares à qui Sven permette de monter son étalon, et surtout qui parvienne à le faire sans se faire désarçonner par le fougueux animal.
	NINA GREIGOR Sa future femme mais également, et surtout, le point stratégique de Vladimir pour redorer le blason de son poulain à la cour du Tsar et le faire devenir un citoyen russe à part entière. Entre Nina et Sven, il n'existe pas d'amour, d'ailleurs on ne peut pas vraiment dire qu'ils se connaissent. Un seul point commun, leurs caractères stricts et rigides, qui les amènent à se considérer tous les deux comme deux parfaits inconnus...Autant dire que l'ambiance à la maison risque d'être à peu près aussi jouissive qu'une soirée chez l'ambassadeur mais sans Ferrero Rocher...
	ALEXANDRE ROMANOV Sven respecte le tsar, comme tout bon soldat, même s'il n'a jamais vraiment eu l'occasion de traiter directement avec lui. Peut-être une poignée de main, un signe de tête lors d'une réception officielle ou d'une revue des troupes, mais guère plus. Néanmoins le Tsar semble convoiter celle qui deviendra la future Madame Ohlsson...Pour l'instant, Sven reste ignorant de tout cela mais sans doute l'apprendra-t-il vite si Alexandre finit par franchir le pas et prendre Nina comme maitresse. Seul le futur pourra nous en dire plus...
	ANASTASIA K. NOUCHKINE La princesse fait partie des hautes sphères de la noblesse, une strate que Sven n'atteindra jamais. Il ne la connait donc pas, simplement de nom et de notoriété. Seulement, depuis plusieurs mois, il la croise régulièrement dans un lieu inattendu: l'écurie du palais. Elle semble l'avoir remarqué elle aussi. Pourtant, ils ne se parlent pas, ne se sourient pas, s'observent seulement et s'intriguent l'un l'autre. Ignorant tout de l'autre, ils ne sont sûrs que d'une chose: ils ont ce point en commun d'aimer leur cheval et de passer du temps à s'occuper de leur compagnon à quatre pattes. Pour Sven, c'est certain, une femme aussi proche de sa monture, cela n'a vraiment rien de très commun...Peut-être aimerait-il en savoir plus...?

Memories of Sweden



Quand cette histoire commence, nous sommes en plein mois de janvier, dans un quartier aisé de Stckholm, balayé par le froid et le vent du rude hiver suédois de 1781. C’est au petit matin, après une longue nuit de cris, d’efforts et de souffrance, que les premières lueurs de l’aube accueillent les cris du jeune Sven. Il est le troisième enfant de Solvéig et Ingvar Ohlsson, premier garçon de la famille, un nouveau né sain et vigoureux qui fait déjà la fierté de son père. Déjà, dans les grands pupilles azurées du nourrisson, l’homme voit la relève, le futur soldat. Comme son père, comme son grand-père, et nombre de générations avant lui, le jeune garçon est promis à un avenir tout tracé. La voie militaire est gravée dans ses gènes et sa chair et l’on place beaucoup d’espoirs en lui. Son père, alors cuirassier et jeune officier brillant, monte peu à peu en grade, vers les plus hautes sphères de l’armée. Encore sur le terrain mais définitivement écarté des premières lignes et des dangers du front. A présent, on fait appel à lui à l’arrière pour profiter de ses qualités de stratège et de son expérience. Solveig, sa mère, est quant à elle une de ces femmes de militaire, entièrement dédiée à son mari et à sa famille. En est-elle pour autant soumise ? Non, sous ses manières et son attitude effacées, elle cache sans doute plus de caractère et d’indépendance qu’elle ne veut bien montrer. Femme intelligente, entrainée dans les rouages d’une époque dure pour la gente du sexe dit faible, mariée jeune dans un couple sans amour. Elle accepte pourtant cette vie par habitude, vit courageusement son quotidien rythmé par les siens et élève déjà ses deux filles avec dévouement, sans se plaindre.

Le jeune Sven, lui, grandit dans une ambiance stricte mais tranquille. La vie des Ohlsson est calme, rien ne vient vraiment troubler leur quotidien. Pas de trahison, pas de violence particulière, rien de ces évènements familiers qui ébranlent les existences mouvementés des hautes dynasties. Une famille sans histoires donc, que seule la mort prématurée d’un quatrième nouveau-né, venu au monde quelques années après Sven, vient perturber. C’est un coup dur, surtout pour la mère, mais les morts des enfants sont fréquentes à cette époque, et le temps finit par effacer la douleur. De son côté, le futur militaire est éduqué pour ressembler à son père. Celui-ci lui transmet notamment sa passion des chevaux et lui enseigne tout son savoir. Sven passe beaucoup d’heures au milieu du foin et du cuir, et il aime ça. Puis lorsqu’il a l’âge, il intègre enfin l’école militaire. Formé au combat, à la discipline, entrainé à l’effort physique et à la privation, le jeune homme est préparé à la rudesse des combats. Appliqué et vaillant, il finit par suivre les traces de son paternel et rejoint les rangs de la cavalerie, auprès des chevaux, comme il a toujours désiré. Et c’est l’année de ses dix-neuf ans que Sven voit l’un de ses plus beaux rêves se réaliser. Son père lui fait cadeau d’un jeune poulain, noir comme la nuit, tout juste sevré de la protection de sa mère. C’est une joie mais également un défi pour le jeune homme, qui se voit confier toute l’éducation et l’entrainement de ce futur destrier, destiné à devenir son compagnon de route. Les semaines, les mois passent, et la relation avec l’animal se bâtit peu à peu, jusqu'à devenir fusionnelle. Un entente capitale pour la pire des épreuves qui les attend tous les deux: la guerre.

C’est en 1805, après quelques batailles moindres, que Sven participe à une guerre d’ampleur pour la toute première fois. Envoyé au front parmi les alliés, il affronte les armées napoléoniennes aux côtés des siens. Moment de vérité pour le jeune homme, qui se montre à la hauteur des événements, fortuné, brave et zélé. Mais la chance ne dure qu’un temps et l’inexpérience est maitresse dans l’art de trahison. Au cours d’une bataille, Sven est gravement blessé, l’épée d’un officier ennemi venant lui entailler le dos. La plaie est profonde et le jeune homme, presque inconscient, ne doit son salut qu’à la réaction de sa monture pour le ramener en arrière. Un acte inattendu de la part d'un animal qui confirme tout le potentiel de celui-ci, ainsi que l'attachement qu'il porte à son maitre. Ramené en lieu sûr, Sven est sorti rapidement de cet enfer par ses compagnons qui lui prodiguent les premiers soins. Les semaines de récupération qui s’ensuivent sont longues, dures et contraignantes mais le soldat survit et finit par revenir au combat. Sans doute cette faute lui sert-elle d’avertissement, et lorsqu’il refoule le champ de bataille, c’est avec plus de détermination et de discipline que jamais.

L’année suivante marque un tournant pour lui. Pendant une bataille, alors que le combat fait rage et que les armées françaises prennent peu à peu le dessus, les alliés se voient obligés de se replier face à l’ennemi trop entreprenant. Pendant la retraite, un officier gradé russe tombe à terre au beau milieu du chaos alors qu’une balle vient d’atteindre son destrier. Pour Vladimir Pankowski, c’est la fin assurée. L’ennemi est déjà sur lui, prêt à lui donner le coup de grâce mais Sven s’interpose soudain, au péril de sa propre vie, sauvant son supérieur militaire d’une mort certaine. Un acte héroïque, sans doute irréfléchi, mais qui porte ses fruits. Au bout d’une brève et forte lutte, le jeune suédois sort victorieux, tuant son premier adversaire d’un tir précis, achevant le second d’un coup d’épée imparable. L’homme qui se relève près de lui, sain et sauf, a déjà le soulagement et la reconnaissance gravés sur le visage. Néanmoins, ce n’est pas vraiment le temps pour des remerciements quelconques ou d’émouvantes scènes de gratitude. Les deux doivent rapidement fuir le champ de bataille et c’est sur le dos du puissant Svart Skönhet que les soldats parviennent à regagner leur camp. Ce n’est que bien plus tard, dans le calme et à l’abri des combats, que les deux hommes font réellement connaissance. Cette longue conversation, à l'abri de l’une des tentes de fortune montée à la hâte après la débandade, au milieu de l’odeur des blessés et de la mort, marquera pour eux deux le début d’une profonde amitié. L’homme intelligent et plus expérimenté prend le jeune soldat sous son aile, devient peu à peu son mentor, prenant peu à peu le relais de son père.

Cette nouvelle entente est bénéfique pour Sven qui reçoit volontiers les enseignements de son nouvel ami. Mais c’est surtout en 1808, alors que la guerre éclate au sein même de la Coalition, que la chance va tourner en faveur du grand blond. Suédois et russes, autrefois combattants alliés, s’affrontent à présent, et le combat tourne clairement à faveur du peuple slave. Vaincue, la Suède est reléguée au rang du déshonneur, mais Sven parvient à échapper à ce désastre. Au début hésitant, l’homme est tiraillé entre la volonté de suivre Vladimir et rejoindre le camp des puissants, et celui de rester sur sa terre natale. L’annonce de la perte de sa sœur ainée, la seconde de la famille, morte en couches, va le décider à partir, loin de la souffrance de la disparition des siens. Conduit à St Pétersbourg sous la protection de Vladimir, il intègre l’armée russe. Solide coup de piston qui attire rapidement les suspicions et le mépris des autres. Les mauvaises langues aussi, malgré la trêve signée entre leurs pays respectifs. Loin de s’en offusquer, les deux hommes ne s’en préoccupent pas le moins du monde. Rapidement, Vladimir y voit même l’occasion de mettre à profit cette couverture plutôt inhabituelle. Dans cette atmosphère de guerre, de trahison et de complots, un homme de confiance est toujours utile, surtout s'il est sous-estimé. Sven, considéré comme un simple opportuniste pistonné, devient les yeux et les oreilles de Vladimir, au service de l’armée et de sa nouvelle patrie. Maintenant espion, entièrement dédié à sa cause, l’homme n’est pas encore un Russe à part entière, mais Vladimir, l’homme au pouvoir, y travaille…

COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM ? PRD
UN PETIT MOT ? Heu...Tas de graines? xD