LES NUITS BLANCHES DE SAINT-PETERSBOURG
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 Les cicatrices de l'âme et du coeur. [ LIBRE ]

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Konstanze N. Welfinden

Konstanze N. Welfinden


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MessageSujet: Les cicatrices de l'âme et du coeur. [ LIBRE ]    Les cicatrices de l'âme et du coeur. [ LIBRE ]  Icon_minitimeDim 20 Mar - 19:17

Les cicatrices de l'âme et du coeur. [ LIBRE ]  Marie-antoinette-o
TOPIC OUVERT
« Les cicatrices de l'âme et du coeur saignant sous la lame d'un couteau. »

© Kassie

Le soleil tombait en de douce étincelle sur la ville de Saint-Pétersbourg. Éveillée par le chant matinale des mésanges, qui perchées sur la fenêtre de la chambre de la belle duchesse, chantaient de douces mélodies pour accompagner la mort de la lune, la jeune Konstanze Welfinden, ouvrit les yeux pour s'effrayer de ne pas reconnaitre les tissus qui recouvraient les murs de la chambre de son enfance. Fronçant les sourcils, et n'osant bouger, sa respiration se coupa un temps, et son coeur s'emballa. Elle porta une main à sa poitrine, regardant autour d'elle, la pièce qui lui semblait pourtant étrangère et si familière. Elle était dans un lit étranger qu'elle possédait. Sur son front, goutta quelques perles de sueurs qui la firent sursauter lorsqu'elle les senti s'écraser sur son oreille droite. Se redressant brusquement sur le matelas, elle se souvint alors où elle se trouvait. Elle était chez elle, effectivement. Son nouveau chez elle depuis quelques mois à présent. Elle se trouvait dans cette belle maison qu'elle avait acheté dans le quartier riche de Saint-Pétersbourg. Les domestiques qui gardaient sa chambre, probablement avertis par le bruit du soupir de soulagement peu discret qu'elle laissa échapper, ouvrir les portes de sa chambre pour laisser passer une gouvernante. Celle-ci s'approcha de l'armoire de la jeune Duchesse, qui laissa les draps s'envoler sur son passage, pour aller s'écraser sur le sol, et laisser un corps presque nu, que la chemise de nuit trop grande ne couvrait pas entièrement. Les cheveux de la Duchesse étaient hirsutes, et tombaient en anglaises désordonnée sur ses épaules. La Gouvernante toussota alors qu'elle présenta à la demoiselle son corset et la robe qu'elle décida de porter ce jour-là.

Elle en avait assez de vivre enfermée dans son petit château, et elle désirait voir la ville. Elle voulait aller découvrir le palais, tentait d'apercevoir le Tsar. Mais il fallait qu'elle soit patiente, Ernest lui avait promis que cela arriverait bien assez tôt. Elle devait se faire accepter à la cour. Elle devait faire parler d'elle, de sa beauté, et de ses attributs certains. Elle ne s'inquiétait pas de savoir si elle serait appréciée à la cour, ou si elle arriverait à y entrer. Cela n'était qu'une question de temps, et de rencontres. Elle devait faire en sorte de rencontrer les bonnes personnes, de faire impression, de faire du charme, et ainsi, d'acquérir ce statu et ce rang qu'elle désirait tant. Elle soupira, se leva, et se laissa déshabiller. Elle regardait le grand miroir qui se trouvait sur le mur entre les deux fenêtres de sa chambre. Sur la fenêtre de droite, les mésanges chantaient encore. Elle ria, ouvrit les rideaux, et fit ainsi fuir les petits animaux qui prirent leurs envols. Elle demanda à ce que les fenêtres furent ouvertes, car la matinée était ensoleillée, et il lui sembla que ce fut chose rare dans ce pays. Le soleil commençait son ascension, et Konstanze se trouva bien vite habillée d'une robe blanche aux dentelles roses. Ses cheveux, comme souvent, furent coiffés en hauteur, en de petites boucles bien découpés. Elle sourit du résultat. Et quémanda à ce qu'on lui apporte ses chapeaux. Elle aimait les plumes, par dessus tout, et c'est pour cela qu'elle choisit un chapeau blanc d'une simplicité exacerbé, avec deux immenses plumes, l'une noir, l'autre blanche. Enfin, elle prit deux petites bottines roses qu'elle mit à ses pieds, et qui se trouvèrent cachés par le drapé de sa robe.

Elle se regarda un instant dans le miroir. Immobile, elle sourit un court instant. Elle avait l'impression parfois, d'être une princesse. Elle portait de beau vêtement. Elle avait un collier de perles autour du cou, et des chapeaux magnifiques. Elle était belle, à n'en pas douter. Et elle se trouvait irrésistible. Elle avait tout d'une reine, ou d'une duchesse de haut rang comme elle l'était. Pourtant, et celui lui fit perdre son sourire, elle avait perdu son rang il y a bien longtemps, et toute sa vie elle se battrait pour le récupérer. Nennerl, qui semblait être réapparut sous les traits doucereux de la belle duchesse, disparut de nouveau dans un souffle. Konstanze reprit son masque de dureté et d'indifférence. Une journée de plus au pays des nuits blanches. Ses yeux bleus devinrent de glace, et son sourire se fit mordant et cruel. Elle quitta sa chambre et rejoins le salon où elle demanda à prendre du thé et à manger quelques gâteaux. Elle n'avait pas réellement faim, excitée à l'idée de se trouver dehors et de marcher. Elle but dont son thé, distraitement, en regardant le jardin, et la rue où déjà les calèches et les chevaux passaient et repassaient avec frénésie. Elle aimait le mouvement, et la vitesse. Elle se réjouissait de vivre dans une ville aussi grande et connue que Saint-Pétersbourg. Elle aura au moins la joie de voir du monde, de se sentir entourée. De se voir disparaitre dans la foule.

« Faites venir la voiture. Je vais au Jardin d'été aujourd'hui. » Déclara Konstanze alors qu'elle finissait son déjeuner, d'une voix dure et peu aimable. Quelques secondes plus tard elle entendit le bruit des sabots de ses chevaux sur les gravats de sa cour, et elle se leva. Sur son chemin les portes s'ouvrirent, tenus par des domestiques qui vivaient avec elle, à ses côtés, telles des ombres. Elle ne les appréciaient pas plus que s'ils furent des objets, des lampes, ou des habits. Ils étaient là pour ça. Elle ne les regardait jamais. Elle n'écoutait pas ce qu'ils pouvaient bien dire dans son dos. Cependant, s'ils avaient le malheur d'être peu discrets elle n'hésitait pas à les mettre à la porte. Deux d'entre eux avaient déjà quitté les lieux depuis qu'elle était arrivée. Elle sortie donc, et monta dans son carrosse. Les sièges rouges étaient bien moelleux, et elle profita de l'agitation derrière sa fenêtre. La route fut bien trop courte pour qu'elle s'endorme, et bien trop longue pour qu'elle se tienne tranquille. Elle tapotait du pied lorsqu'enfin, sa voiture s'arrêta à proximité du jardin. Elle sortie de l'habitacle et ordonna qu'on la laisse seule. « Laissez moi, je rentrerai à la nuit tombée sans nulle doute. » Ordonna-t-elle alors qu'ouvrant son ombrelle, elle commença à s'aventurer dans le jardin si fabuleux.

Elle eut soudainement l'impression de marcher de nouveau dans les jardins de Versailles. Ses souvenirs remontaient à quelques années en arrière, mais jamais elle n'avait pu oublier la beauté des jardins à la françaises. Elle rencontra quelques femmes sur son chemin qui la regardèrent avec un air indigné. Konstanze n'y fit pas attention, et marchait avec rêverie, en regardant les nuages qui dansaient doucement dans le ciel, les ombres qui se balançaient sous le vent, et les oiseaux qui se posaient et s'envolaient à intervalle régulier. Elle se rendit compte qu'elle devait être la seule personne qui se promenait seule, et elle ressentit une grande peine à ne pas avoir de compagnie à ses côtés. Cependant, elle ne se laissa pas abattre, et continua à marcher jusqu'à arriver devant un lac, retirer dans un coin couvert d'arbres et d'ombres. Elle s'arrêta dans cet endroit reculé, et se laissa tomber sur le sol. Les fleurs bleues et blanches l'entouraient. Elle en arracha une et commença à en défaire les pétales en comptant, distraitement. « Un, Deux, Trois, Quatre ... » Elle joua de la sorte pendant quelques minutes, jusqu'à ce qu'un bruit la fit sursauter, et que effrayée, elle tente de se lever et trébucher sur les volants de sa robe. Tombée à genou, elle poussa un grognement de mécontentement. Et prenant son temps, elle se leva doucement, le regard sévère tourner vers la silhouette qui se détachait des arbres. « Ne vous a-t-on jamais appris à prévenir de votre arrivée et à ne pas être aussi bruyant ? » cracha-t-elle d'une voix dure et froide sans se soucier de paraitre grossière tant elle était énervée.
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Christopher Denton

Christopher Denton


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MessageSujet: Re: Les cicatrices de l'âme et du coeur. [ LIBRE ]    Les cicatrices de l'âme et du coeur. [ LIBRE ]  Icon_minitimeMer 23 Mar - 3:22

Christopher a un lit mais, il l’utilise très peu pour dormir, autant parce qu’il l’utilise autant pour d’autres « activités » donc il est inutile de mentionner dans ses lignes, mais aussi parce qu’il roupille très souvent toute la journée dans divers lieux sans trop se soucier du confort que cela donnerait à son dos ou même s'il est souhaitable de dormir là. En ce moment il est à demi étendu sur un divan et il est confortable comme sur du duvet, malgré une bouche ouverte. C’est une façon de faire qui va très bien avec son horaire plutôt instable. La seule véritable constante du système est qu’il préfère être éveillé la nuit plutôt que le jour. Malheureusement pour lui, il a un travail qui nécessite un emploi du temps bien différent de celui qu’il désire. Le voilà en retard de plus d’une heure.

Olympia n'en a rien à faire si son « maître » (elle se sent souvent comme si elle était sa mère, en fait) est en retard, de toute façon il sera plus grognon envers elle, s’il se fait réveiller trop tôt. De toute façon, ça rend l’endroit beaucoup plus calme et elle peut avoir un peu de temps pour elle. Des fois elle sent presque comme si elle avait un chez-soi à elle et à personne d'autre, surtout quand Christopher est assoupi comme maintenant ou quand il passe la nuit dieu seul sait où. Elle passe plus de temps ici que lui et s'occupe de tout. En plus, il est incapable de la punir parce qu'il est plus vaurien qu'elle. Elle se ferme les yeux et se laisse envahir par le calme.

Soudainement, il se met à ronfler,fort, très fort. Il pourrait lui demander de le rejoindre au lit avec un fouet et deux livres de beures dans des couvertures remplis de varioles et se serait plus plaisant à l’oreille. Olympia se dit intérieurement que la raison qu’aucune de ses relations n'est heureuse est parce que toute femme qui a dormir à côté d’un tel vacarme est destiné à être horriblement malheureuse. Elle s’approche, elle songe un moment à lui donner une claque, elle croit qu’elle serait capable de s’en sortir sans problème, elle se doute que ce ne sera pas suffisant pour le réveiller. L’esclave saisit ses épaules et le secoua aussi sauvagement que possible. La tête du jeune homme allé de l’avant à l’arrière.


"Maître Denton! Vous êtes en retard, votre patron sera en colère"

Christopher prit quelques moments pour se réveiller, mais en moins de deux minutes, il resta un moment à regarder le vide quand sa tête cessa son trajet. Il fit un signe de la main à Olympia pour qu’elle arrête.

"C’est bon… c’est bon je vais aller travailler, tu peux continuer avec ce que tu faisais"

Elle se contrôla un peu, son esprit voyait presque ça comme une invitation à le secouer à nouveau, mais elle décida d’être gentille et de laisser ses épaules. Il quitte l’endroit comme ça traversant la porte. L'américain porte les mêmes vêtements qu’il faisait hier, il se rendit compte de ça environ au milieu du chemin, mais préféra rester dans ses vêtements sales, plutôt que de rebrousser chemin. Personne n’allait le remarquer de toute façon. Il fit quand même l’effort d’ajuster son collet. Il regarda quelques scènes de la vie des citoyens de Saint-Pétersbourg. Il n’a pas vraiment le temps de trop traduire ce que les gens se disent, mais il aide son cerveau à se réactiver en s’imaginant ce que les gens se disaient. En particulier une scène de deux femmes se disputant.

Cet humble assistant diplomatique finit par arriver à son lieu de travail et l’ambassadeur ne perdit pas de temps pour lui donner (sur un ton plutôt courroucé) une tâche qui le ramena dans les rues de la capitale. Il s’en alla rapidement pour aller au Palais d’hiver. Il devait récurer une lettre d’un contact des Américains. Il suspectait que John Q. Adams voulait tout simplement s’assurer qu’il soit le plus loin possible de lui. Il ne lui en voulait pas, il aurait fait la même chose.

Notre homme va donc au palais d’hivers, l’endroit est tellement large qu’il traverse plusieurs endroits totalement vides avant d’arriver dans la salle où il était supposé trouvé la lettre destinée à l’ambassadeur. Il l‘examina quelque peu curieux. Bien sûr l’impulsion ne pouvait que lui demander de l’ouvrir, mais un sceau avait été déjà posé sur celle-ci. Il n’avait pas un moyen de le reproduire. Peut-être qu’il en glisserait un mot à son cher patron, ou qu’il essayerait de regarder dans son bureau quand il serait absent. Il n’était pas du genre à vendre les secrets d’État aux puissances étrangères, justes une curiosité maladive et il préfère largement connaître quelque chose que tous les autres ignorent. La diplomatie était le jeu des espions plus que de la paix, alors comment le blâmer de vouloir en faire partie?

Il place la lettre dans son veston, il regarde pendant un moment dans la fenêtre pour s’assurer que personne ne pouvait la voir, il fit quelques mouvements et s’assura que la lettre en question ne ressortait pas quand il bougeait. Il s’interrogea sur son contenu en marchant vers la sortie.

Christopher pouvait voir le Jardin d’été au loin, il sentit une sorte d’excitation entrer en lui. Il n’était pas venu au Jardin depuis longtemps. Les gens seuls se font regarder bizarrement. Encore du protocole, chose qu’il déteste. Il continue de fixer par la fenêtre, il se dit qu’il pourrait tout voir d’ici. Sa loyauté envers le ministre était peut-être indéfectible, mais en même temps, il peut bien attendre un peu. Rien n’arrive jamais instantanément dans ce monde, encore moins les messages écrit.

Le délégué américain marcha jusqu'au jardin, c’était une si belle journée. Journée parfaite pour faire des rencontres, il se refusait de ne pas rencontrer sous de telles conditions. Les gens seraient à leur meilleure humeur seulement à cause de la météo. En tant que membre de la délégation américaine en Russie, il se devait d’utiliser toutes les occasions possibles pour rapprocher les États-Unis de toutes les nations. Christopher ne pouvait peut-être pas faire des alliances avec qui que ce soit cela ne pouvait pas dire qu’il ne pouvait être amis.Il pouvait bien se voir rendre l'Amérique la nation la plus populaire sur terre. Peut-être récolterait-il une information intéressante pour son patron et peut-être que ça lui permettrait de se faire pardonner de son retard.

Le Virginien marcha doucement s’assurant de ne pas se faire remarquer pour l’instant, examinant pour voir s’il avait quelques visages qu’il reconnaissait, c’était le cas, mais c’était des gens qu’il avait vus dans des soirées, mais jamais engagé la conversation. Comme il avait beaucoup de couples essayant de roucouler doucement, une intervention serait mal vue. Surtout des hommes qui étaient malheureusement ceux qui étaient les plus influents, du moins directement.


Il ne trouva qu’une femme assise sur le sol. Une dame plutôt plaisante à regarder et qui n’avait rien à faire de mieux que de s’occuper des fleurs. Christopher se frotta un peu le menton, se demandant comment l’aborder. La surprise semblait être une bonne option. Il continua de marcher comme un renard et alla se placer derrière un arbre en proximité, il était assez fier qu’elle ne l’ait pas repéré jusqu’ici. Il donna un coup de pied par en arrière pour faire un bruit qui la sortirait de son état pensif. Il laissa sortir un sourire narquois assez fier de son coup quand il put l’entendre prendre une telle débarque. Il s’avança pour l’aider à se relever, mais elle était capable de se débrouiller toute seule, admirable vraiment. Il s’inclina pour s’excuser, mais gardait un visage quelque peu amusé, ou du moins sympathique. Il continua d’offrir sa main à la dame. Il s’exprima en Russe, ne sachant guère la nationalité de la dame, alors il préférait prendre le langage usuel dans ses lieux.

" Je m’excuse, je ne voulais guère vous perturber de la sorte. Je voulais atteindre une des pommes dans l’arbre, mais elle était trop haute. Je pensais que de secouer l’arbre serait suffisant, mais je ne vous avais pas remarqué"

Il examina sa réaction.

"Mon nom est Christopher, Christopher Denton et vous?"


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Konstanze N. Welfinden

Konstanze N. Welfinden


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MessageSujet: Re: Les cicatrices de l'âme et du coeur. [ LIBRE ]    Les cicatrices de l'âme et du coeur. [ LIBRE ]  Icon_minitimeVen 1 Avr - 14:28

[ HS : désolée pour tout ce temps où tu as dû attendre, mais j'ai enfin terminé ma semaine de dingue et je viens te répondre ** j'espère que je n'ai pas perdu la main ~ ]

Elle était d'une humeur exécrable ce jour-là. La raison n'en était pas tant son envie irrépressible de retrouver sa place à la Cour et en Autriche, que l'impatience de voir ce vœu se réaliser. Elle avait besoin de sentir de nouveau les yeux envieux et admiratifs des Vienne sur elle alors qu'elle rentrait chez elle. Elle désirait retrouver la maison, son château, vendre au plus offrant le paradis de son enfance et commencer une nouvelle vie auprès d'un mari épris de pouvoir ou d'un roi fou d'amour pour elle. Pas qu'elle désira tomber amoureuse, c'était même une des choses dont elle n'avait jamais eu envie. Aimer, en quoi cela était-il si beau ? Le peu de personne qu'elle eût aimée de tout son coeur étaient mortes aujourd'hui. Elle avait fermé son ceur depuis la mort de ses parents. La souffrance et la culpabilité qui l'avaient envahis ce soir terrible avaient rongé la bonté de son âme et la pureté de ses sentiments de jeune fille innocente et naïve. Elle s'était alors promise de ne plus aimer au risque de devenir folle de nouveau. L'amour était une prison de verre scintillant sous la lumière sans permettre à ses prisonniers de briller ou d'atteindre la sérénité d'une vie faite de plénitude. Elle, elle était faite pour briller, pour être libre et elle savait que cela serait impossible tant qu'elle serait prisonnière d'un homme ou d'un amour cruel. Elle ne voulait pas de la blessure de l'amour. Il était si terrible d'aimer et d'en souffrir. Il était si atroce de laisser l'autre vous tuer à petit feu et ne pouvoir vivre que sous son regard.

Elle méritait bien plus que cela, n'en déplaise à ceux voulant obtenir ses grâces et son coeur. Elle était d'une beauté froide, et d'une âme cruelle. Elle pouvait être, également, désigner comme la preuve même de l'égoïsme en ce monde. Peu étaient ceux recevant un regard de sympathie de sa part. Cependant, s'ils se comptaient sur les doigts d'une main, ils avaient tous en commun leur relation étroites avec le pouvoir. Elle savait choisir ses alliés, et bien souvent c'étaient des hommes. Ou des courtisanes. Car qui mieux qu'une maitresse peut contrôler un mari. Les hommes étaient si prompts à obtenir ce que leurs désirs les poussaient à rechercher : le plaisir. Les femmes avaient pour seul avantage de savoir utiliser leurs facultés intellectuelles le mieux du monde. Il était facile pour elles d'atteindre le pouvoir en ne partant de rien. Car, une femme avait la capacité de comprendre un homme. Ce que ces chers créatures ne pouvaient faire. L'humain était ainsi fait. Konstanze espérait pouvoir ainsi découvrir les faiblesses du roi et jouer de ses faiblesses pour devenir sa favorite. Son dessein était de devenir puissante, et son plan pour y parvenir lui semblait parfait. Cependant, le temps n'était pas si pressé qu'elle de parvenir à ses fins, et elle commençait à s'impatienter de voir le jour de sa suprématie arriver. Elle avait bien mal dormi la nuit dernière.

Elle avait rêvé de ses parents, et le seul souvenir de leurs visages lui arrachés bien souvent un rictus de colère et de douleur. Elle n'aimait pas y penser, et encore moins en parler. Elle ne pouvait cependant empêcher l'un et tâcher d'éviter l'autre. Les années étaient passées, mais le souvenir qu'elle gardait d'eux était intacte. Elle ne pourrait jamais oublier leurs visages lorsqu'elle porta le coup fatale. Les cris l'assourdissaient encore. Elle s'était toujours refusée à pleurer leurs morts, son orgueil contraignant son âme au silence. Mais elle en rêvait encore. Il lui semblait faire incessamment le même cauchemar depuis qu'elle avait quitté Vienne. Elle cherchait à échapper à ses images d'horreurs dans le divertissement et l'heureuse compagnie des hommes de pouvoir. Elle avait adoré le roi de France, et il lui avait rendu la pareil en de nombreuses occasions. Mais l'histoire de sa vie, les rumeurs quant au meurtre présumé de ses parents l'avait rattrapé en France. Il n'en serait pas de même en Russie, elle se l'était promis, et jusqu'à présent, elle n'avait aucun écho d'aucune sorte à son propre sujet.

Mais comme à chaque fois lorsqu'elle était ainsi perturbée par les fantômes d'une nuit redoutable, elle cherchait la compagnie. Bien qu'elle resta seule un petit instant dans le jardin d'été, cela ne dura pas, et un homme soudain la faisant sursauter, arriva devant elle en riant. S'il s'avança pour aider la jeune duchesse à se lever, elle ne l'accepta pas. Se levant seule, ignorant cette main tendu vers elle, elle regarda le jeune inconnu avec un regard bien cruel, et sombre. Ses traits étaient dures, sa bouche se fermant en un sourire de colère, et son regard glacial. Elle se tenait bien droite, les deux mains posées devant elle, sur le haut de son jupon. Elle ne lâchait pas l'individu du regard, cherchant le mal être en lui, ou tout du moins une marque de respect envers elle. Mais l'incongru souriait, amusait de l'avoir effrayée. Il lui parla Russe, langue de Konstanze maitrisait fort bien, tout comme l'Autrichien, l'anglais ou le français. Il n'était cependant pas Russe, elle en avait la certitude. Un mauvais accent dérangeait son oreille et elle se demanda alors qui pouvait bien être cet individus si peu aimable et sympathique à ses yeux. Elle attendit ses excuses cependant, décidant qu'il ne servait à rien de partir en laissant croire à une furie exacerbée. Elle avait bien plus de retenue que cela en réalité.

« Je m’excuse, je ne voulais guère vous perturber de la sorte. Je voulais atteindre une des pommes dans l’arbre, mais elle était trop haute. Je pensais que de secouer l’arbre serait suffisant, mais je ne vous avais pas remarqué » S'excusa-t-il alors, en lui offrant toujours sa main. Konstanze la regarda un instant, mais décréta qu'elle n'avait aucune envie de paraitre parfaitement aimable et cordiale. Il lui semblait que son coeur battait encore à la chamade, bien qu'il se fut calmé. Elle regarda un instant l'arbre sous lequel elle était assise jusqu'à présent, et sourit. « Mon nom est Christopher, Christopher Denton et vous ? » Soupirant, quelque peu calmée, et plus amusée qu'autre chose, elle consenti enfin à offrir sa main à cet étranger. Elle s'inclina quelque peu pour lui rendre son salut, et le regarda avec moins de méchanceté. « Je ne sais encore si je suis ravie de vous rencontrer Monsieur Denton. » Dit elle en lui offrant un sourire narquois. « Peut être le serais-je si vous me disiez les véritables raisons de votre venu ici, et que vous rendiez à ce chêne le véritable nom qu'est le sien. » Annonça-t-elle en lui offrant un regard moqueur, accompagnée d'un magnifique sourire dont elle seule avait le secret.

« Mais je consens tout de même à vous pardonner cet affront. Je m'appelle Konstanze Welfinden. » Dit-elle enfin, répondant à la question du jeune inconnu. « D'où venez-vous Monsieur Denton. Il me semble que votre mauvais accent n'est point Russe. »
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