LES NUITS BLANCHES DE SAINT-PETERSBOURG
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 Please, don't hurt me ! { DMITRI }

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Anastasia K. Nouchkine
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MessageSujet: Please, don't hurt me ! { DMITRI }   Please, don't hurt me ! { DMITRI } Icon_minitimeVen 8 Avr - 16:18

Voilà, le moment d'annoncer ma grossesse à mon cher mari était venue. Mieux valait que je le fasse de moi même, avant qu'il ne s'en rende compte seul. Dans ce cas là, il me reprocherait certainement de ne pas le lui avoir dit, et me soupçonnerait d'avoir voulu me débarrasser de l'enfant. Inutile de mentir, j'y avais fortement pensé, avant de me raviser. J'allais lui donner, son fichu fils, puisque monsieur refusait d'assumer ses bâtards, et enfin il me laisserait tranquille. C'était tout ce qu'il attendait de moi, n'est-ce pas ? Un fils. Son frère, lui, m'avait toujours dit que ce ne serait pas grave, si nous n'avions jamais d'enfants, ou si nous n'avions que des filles. Je ne cessais de m'étonner de leurs différences, même après deux ans. Jusque là, je ne m'étais jamais penchée sur leurs différences, puisque j'étais censée ne jamais connaître Dmitri. Malheureusement, le destin nous avait joué un mauvais tour. Et il s'acharnait, en plus ! Être enceinte, c'était le coup de grâce, l'apothéose. Mais en même temps, pouvait-il en être autrement ? Dmitri s'acharnait tellement pour avoir un fils qu'il était presque étonnant que je ne sois pas tombée enceinte plus tôt. Peut-être n'étais-je pas une femme très fertile. Après tout, je n'étais jamais tombée enceinte de Milan, et pourtant nous n'avions jamais été des anges. Oui, le problème venait certainement de moi. Si ne jamais avoir eu d'enfant de Milan m'attristait, j'étais bien contente d'avoir tenu le coup face à Dmitri pendant deux ans. Mais maintenant, le moment était venu, et il me fallait prendre mon courage à deux mains pour aller annoncer à mon cher mari la bonne nouvelle. Je savais qu'il serait probablement « content » ( état tout relatif pour Dmitri Nouchkine ). Ce qui m'effrayait, c'était ce qu'il déciderait de faire de moi le temps de ma grossesse. Il pouvait aussi bien se moquer de moi totalement, comme il pouvait décider de m'enfermer dans une bulle, pour ne pas risquer de mettre en danger la vie de son enfant. La mienne, il s'en fichait complètement. Du moment que j'étais un incubateur parfait pour son fils. Un ventre. Je ne supportais pas d'être considérée comme un objet, une chose dont on ne prend pas soin, une chose dont on se lasse du jour au lendemain. Encore que, le jour au Dmitri se serait lassé de moi, pour de bon j'entends, je pourrais être la femme la plus heureuse du monde.

Seulement voilà, je n'étais pas particulièrement connue pour ma chance ou ma bonne fortune. J'étais plus que maudite, chaque jour me le rappelait douloureusement. Et aujourd'hui serait pire que d'ordinaire. J'avais appris à me faire toute petite et à éviter de Dmitri comme la peste. Ce n'était pas un jeu de cache-cache, c'était tout le contraire. Je l'évitais pour préserver un minimum ma vie. Dmitri n'était pas le plus patient des hommes, et il était aussi changeant que le temps. Voilà pourquoi je faisais tout ce que je pouvais pour m'éloigner de lui. Quand bien même cela l'agaçait terriblement. Quand il était au domaine familial, je tâchais d'être au palais, et vice versa. Je ne me sentais pas en sécurité pour autant. J'avais constamment peur de le voir surgir. Il m'avait rendue complètement paranoïaque, et aussi craintive qu'une biche. Comment aurait-il pu en être autrement ? Il me battait, me violait, me menaçait quotidiennement. Comment aurais-je pu rester la même femme qu'avant ? C'était tout simplement impossible. Et puis, cela l'amusait de me voir sursauter au moindre mouvement qu'il faisait. Il savait qu'il avait le pouvoir de me faire mourir de peur, il savait qu'il avait ma vie entre les mains. Il devait en tirer une certaine jouissance, j'imagine. Tout comme il se plaisait à rappeler à son frère qu'il lui avait volé sa femme. Il savait que nous nous aimions, et il s'était appliqué à détruire notre histoire. Il aurait pu se contenter de tuer sa fiancée pour en avoir une nouvelle, mais non, il avait fallu qu'il vole celle de son frère. Il n'avait pas hésité à trahir son frère. Alors qui ne trahirait-il pas ? J'étais certaine qu'il aurait poignardé son père dans le dos s'il avait pu en tirer un quelconque profit. Dmitri n'était même pas égoïste, c'était pire que cela.

Il était étonnant que je sache parfaitement où trouver Dmitri, alors que je m'appliquais à l'éviter. Quand il n'était pas au Palais d'Hiver, il était à la caserne militaire de Saint-Pétersbourg, en centre ville. C'était logique, il devait gérer ses troupes, faire passer un sale quart d'heure à ses hommes... Comploter avec son père contre le Tsar... Oh, si ce cher Alexandre avait su ! Pour le moment, je n'avait que peu de preuves à l'encontre de mon mari. Mais ce jour viendrait, et là, mon cher Dmitri regretterait... Mais pour le moment, c'était surtout moi, qui regrettait. Je regrettais de devoir aller à sa rencontre volontairement. Pour lui annoncer la bonne nouvelle... Je savais depuis longtemps que Dmitri aimait que tout le monde pense que sa femme était merveilleusement heureuse, et bien traitée, aussi devais-je faire un effort vestimentaire à chaque fois que je sortais. Ce que je ne faisais pratiquement jamais, cela va de soi. Cependant, je n'avais pas très envie de l'irriter trop rapidement – car oui, il venait toujours un moment où je l'agaçais – aussi décidais-je de faire cet énorme effort. Je n'avais qu'une envie, sortir dans une robe de roturière, passer inaperçue. Pourtant, je me suis forcée à revêtir une robe de bonne facture. De très bonne facture, même. Il s'agissait d'une robe française, qu'on avait fait venir de France exprès pour moi. Que Milan avait fait venir de France pour moi... Ah, voilà, je trouvais toujours une façon de défier Dmitri, même sans qu'il le sache. Avec très peu d'enthousiasme, je revêtis cette robe, d'un bleu pâle avec des roses d'un bleu plus sombres brodées sur la jupe. Je dus serrer le corset moins qu'à l'accoutumée, mon ventre commençant à être légèrement rebondi. Plusieurs fois, alors que Nadjejda me coiffait, je manquais de fondre en larmes. J'étais tellement nerveuse, que j'étais à deux doigts de la crise de nerfs.

Au milieu de l'après-midi, je me décidais enfin à partir. J'avais fait préparer une troïka, étant donné qu'il était maintenant hors de question de continuer à monter à cheval. C'était le meilleur moyen de provoquer une fausse couche... Terriblement tentant, n'est-ce pas ? C'était à se demander pourquoi j'avais renoncé à l'idée... Le trajet me parut terriblement court, plus court que j'aurais aimé qu'il ne soit. Je n'étais pas prête à affronter Dmitri, parce que je ne savais pas à quoi m'attendre. La panique me gagnait peu à peu, bien que je n'en montre rien. Mais j'avais du mal à respirer correctement, et mon cœur battait à un rythme effréné. Je paniquais avant l'heure. Normal, me direz vous. Que je sois calme eut été étonnant. Ce n'était pas comme si j'allais annoncer à l'homme que j'aimais que je portais son enfant. Non, c'était le contraire. J'allais littéralement annoncer à l'homme le plus détestable que j'étais enceinte, suite aux viols répétés. Un véritable conte de fées, n'est-ce pas ? Même Shakespeare n'aurait rêvé meilleure tragédie. J'aurais pu être une merveilleuse source d'inspiration pour un écrivain. Une terrible source d'inspiration. Quelle ironie, je battais la Juliette de Shakespeare, et l'Andromaque de Racine. Ou alors, j'étais un sordide mélange des deux. Dans tous les cas j'étais aussi malheureuse qu'elles...

Arrivée devant la caserne, je dus prendre une profonde inspiration pour me décider à mettre le pied dehors. Il y avait une foule d'hommes, de soldats devant l'entrée du bâtiment. Les regards qu'ils me jetèrent lorsque j'entrais me mirent mal à l'aise. Certains me regardaient avec envie, d'autres avec pitié. Je ne savais pas ce qui était le pire. À l'intérieur, les regards furent associés aux murmures. Tous savaient que j'étais la femme de Dmitri. Et allez savoir quelle réputation il m'avait faite... Les yeux baissés, je montais à l'étage, escortée par un domestique. Arrivée devant la porte du bureau de Dmitri, je crus que j'allais défaillir. Mais avant même que j'aie pu avoir le moindre moment d'hésitation, le serviteur a toqué à la porte, et il a ouvert.

« Monsieur, Madame votre femme est ici. »

J'eus un mouvement de recul, apercevant le visage de Dmitri. Si face à Milan j'étais une véritable furie, je n'étais rien d'autre qu'une enfant apeurée en face de son frère. Prenant une profonde inspiration, j'entrai, sursautant lorsque la porte claqua dans mon dos. Je n'osais relever les yeux vers Dmitri, qui devait se demander quelle mouche m'avait piquée. Je ne venais jamais ici. Je restai muette pendant plusieurs secondes, cherchant mes mots. Comment dire ce que j'avais à dire ? Je ne savais pas par où commencer. Un « Bonjour » aurait paru fortement hypocrite, et si j'étais terrifiée, je n'avais pas non plus envie de ramper en face de lui. C'est finalement grâce à lui que j'ai su comment lui annoncer la nouvelle. Quand je l'ai vu se lever brusquement et violemment, j'ai eu si peur que j'ai bondi en arrière, hurlant la seule chose qui me venait à l'esprit, tendant les bras devant moi, vaine tentative pour me défendre :

« Je suis enceinte ! »

J'ai pratiquement reculé jusqu'au mur, tremblant de tous mes membres, m'étant mise à sangloter sans vraiment m'en rendre compte. Je savais que la seule façon d'éviter qu'il ne lève la main sur moi, c'était de lui dire que j'étais enceinte. De lui, évidemment. S'il ne voulait pas mettre en danger la vie de son précieux fils, il éviterait de m'envoyer valser contre le mur, les meubles. Du moins, je l'espérais sincèrement.
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Dmitri Nouchkine

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MessageSujet: Re: Please, don't hurt me ! { DMITRI }   Please, don't hurt me ! { DMITRI } Icon_minitimeSam 16 Avr - 0:51

L’imbécile. Réussir à se blesser avec sa propre arme. Triple nigaud. Dire qu’il était gradé, en plus ! Dire qu’on confiait le soin de prendre en charge des dizaines d’hommes à des gens qui n’étaient même pas foutus d’attendre que l’ennemi arrive avant de se faire mal. Je soupirai grandement, me demandant si c’était moi qui avais engagé cet homme. J’espérais fortement que non. Une chance sur trois. J’allais quand même, pour la forme, faire la morale à quelques personnes, menacer de toutes les manières possibles les imbéciles qui ne savaient pas se servir d’une simple épée. Et lui, pour l’exemple, il allait être renvoyé. Tant pis pour ses demandes d’aide pour faire vivre sa famille. S’il voulait l’argent, il n’avait qu’à ne pas me priver d’un soldat – même si, à y penser, il valait mieux une petite escouade douée qu’un bataillon d’incapables. Je voulais des attaquants, pas des culs-de-jatte.

En soupirant, je retournai dans le bureau. Étais-je censé renverser le Tsar avec une telle bande ? Et inutile de demander à Alexandre de me fournir plus de budget, je n’avais pas de raison pour le faire. J’allais donc devoir me débrouiller ainsi, malheureusement. En les faisant travailler très fort, peut-être, d’ici dix ans… Et encore. Milan, lui, était un bon soldat, un jeune qui m’aurait attiré s’il avait été à recruter. Mais je ne serais pas assez faible pour lui demander ; de toute façon, il y avait longtemps qu’on ne se parlait plus. Je pourrais toujours essayer la stratégie, en envoyant les idiots à l’avant et les plus forts dans les côtés et à l’arrière. Mon père m’aiderait sur ce coup-là, c’était évident. Me calmant enfin, je pris la plume qui siégeait sur le meuble de bois imposant et sortis le papier parchemin, entreprenant de répondre à la correspondance arrivée ce matin même.

Cher Armando,

Je suis heureux d’apprendre que vous contrôlez à la perfection votre région. Mes sympathies pour la perte de votre fils, je comprends parfaitement ce qu’il en coûte d’être sans héritier, ayant moi-même la malchance d’en attendre un depuis plus de 30 mois.

Je vous félicite néanmoins d’avoir pris le contrôle avec si peu d’hommes perdus, aussi me demandais-je si vous pourriez venir nous prêter main forte. Avec tout le respect que je vous dois, il va de soi que St-Petersburg est un défi de plus haut calibre.

Sachez que l’ennemi ne soupçonne rien. J’ai étouffé dans l’œuf les quelques rumeurs quant à votre…


Je relevai la tête pour regarder le soldat inférieur qui venait de pénétrer dans le bureau. J’allais le punir pour cette impolitesse, enfin s’il n’avait pas eu cette annonce surprenant. J’haussai un sourcil, le renvoyai de la même et reposai la plume qui laissa une rature d’encre sur la feuille. Ma femme, superbe dans sa robe d’azur, fit son entrée, mais ce que plusieurs auraient apprécié me laissa de glace. Il y avait probablement une bonne raison à sa présence, mais j’avais plutôt envie de la remettre à sa place. Elle n’avait pas à faire ici. Elle se devait d’être à la maison, préparant mon retour, pas ici aux travers des soldats. La petite catin.
Je me levai avec la ferme intention de la ramener en la tirant par les cheveux. Elle me balança sa nouvelle, qui eu toute de même le mérite de m’arrêter net.

Enceinte ? Un fils. J’allais avoir un fils ! Toutes ces nuits allaient enfin payer, la lignée Nouchkine allait s’étendre. Un fils. Cette bonne à rien m’avait servi à quelque chose, finalement ! Oh, quelle joie, quel mérite. Ma semence faisait pousser un miracle dans son ventre impur.

Il y a des choses qu’on ne devrait pas partager entre frères.

- Quand ? Et pour quand ?
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Anastasia K. Nouchkine
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MessageSujet: Re: Please, don't hurt me ! { DMITRI }   Please, don't hurt me ! { DMITRI } Icon_minitimeSam 16 Avr - 17:41

Pendant une seconde, j'ai cru que la nouvelle n'aurait aucun effet sur lui. J'ai cru qu'il ne s'arrêterait pas, et que, comme à son habitude, il m'attraperait par les cheveux pour me faire payer je ne sais quelle erreur. Je ne savais jamais ce que j'avais bien pu faire pour mériter sa colère. J'avais l'impression que ma simple présence suffisait à l'énerver et à l'agacer prodigieusement. Je n'avais pas dit un mot que déjà il était à deux doigts de se jeter sur moi. Dieu merci, l'annonce de ma grossesse le figea sur place. Tremblante, j'aurais reculé encore si j'avais pu. Même s'il était immobile, et me dévisageait, je ne pouvais m'empêcher de craindre qu'il ne fonce de nouveau sur moi. Dmitri était absolument imprévisible, je ne savais jamais comment il allait réagir. Oh, je savais sans nul doute que je ne sortirais pas de cette pièce sans avoir été giflée au moins une ou deux fois. Mais je m'estimerais heureuse de ne recevoir qu'une malheureuse gifle. J'étais habituée à tellement pire. Mais je supposais que Dmitri ne voudrait pas risquer de mettre la vie de son enfant en danger en me frappant. Je supposais, oui, car impossible d'être certaine de quoi que ce soit avec lui... D'ailleurs, je dois admettre que je fus quelque peu surprise par sa réaction. Je l'ai dévisagé lorsqu'il m'a simplement demandé « Quand ». QUAND ? Ce devait être une blague. Alors c'était tout ? J'étais enceinte de son maudit enfant, et c'était sa seule réaction ? J'ai secoué la tête, levant les yeux au ciel, avant d'avoir un petit rire moqueur, ce qui ne lui plairait pas, je le savais.

« Quand ? Eh bien je ne sais pas, réfléchissez mon cher. Quand m'avez vous violée pour la dernière fois ? »

Si il en avait un quelconque souvenir, bien sûr. Cela faisait tellement longtemps qu'il s'acharnait à tenter de procréer qu'il ne devait pas avoir la moindre idée de quand ses viols avaient bien pu porter leurs fruits. Et j'imagine qu'il s'en fichait bien, l'essentiel était que je sois enfin enceinte, après nos deux ans de mariage. Deux ans de cauchemar pour moi. Du moins, je pensais que je vivais un véritable cauchemar, jusqu'à ce que je tombe enceinte. Ce que j'avais vécu n'était rien en comparaison de ce qui m'attendait. J'étais loin de me réjouir de cette grossesse, contrairement à la plupart des femmes, l'idée de devenir mère ne m'enchantait pas le moins du monde. Peut-être parce que j'étais enceinte de Dmitri Nouchkine, et que je n'avais jamais été consentante lors de nos... rapports conjugaux. Dmitri ne s'était jamais embarrassé de me demander mon avis. Et savoir qu'il avait certainement fait subir le même sort à ma sœur Ekaterina avant de la tuer me donnait envie de le frapper de toutes mes forces. Oh, j'avais déjà tenté de le gifler. Mais inutile de vous dire dans quel état je m'étais retrouvée par la suite. Je n'avais pas les moyens de m'opposer à lui. Je n'étais qu'une faible femme, il me le rappelait bien assez souvent. J'étais toujours en position de faiblesse. Par exemple en ce moment, je savais que je n'avais pas intérêt à jouer les effrontées.

« Je... Pour le début de l'automne. Si tout se passe bien. »

Mais c'était plus fort que moi. Je haïssais tellement Dmitri que je faisais toujours tout mon possible pour l'agacer, pour m'opposer à lui. Même si ce n'était certainement pas le moment. Mais peut-être était-ce parce que j'étais enceinte que j'osais un peu plus braver l'interdit, croyant à tort ou à raison qu'il n'oserait pas me violenter. Ou peut-être espérais-je qu'il le ferait... Inconsciemment, j'avais certainement envie de perdre l'enfant, par n'importe quel moyen. Oh, et quel plaisir ce serait pour moi que Dmitri soit responsable de la perte de son propre enfant ! Mais c'eût été trop beau, n'est-ce pas ? Il n'était pas si idiot. Il était violent, sadique, manipulateur, mais loin d'être idiot. Il avait réussi à manipuler nos deux familles pour arriver à ses fins. En un clin d'œil, il avait réussi à se débarrasser de sa fiancée, à berner nos pères et à voler la fiancée de son frère. Sans que personne ne puisse faire quoi que ce soit pour l'en empêcher. On pouvait lui reconnaître cela, au moins. Encore que je ne savais pas si l'on pouvait compter cela comme une qualité. À mes yeux, Dmitri n'avait pas la moindre qualité. Même lorsqu'il n'était encore que le fiancé de ma sœur, je l'avais toujours trouvé étrange et malsain. Et jamais, jamais je n'avais songé à dénoncer son comportement étrange... Aujourd'hui encore je culpabilisais terriblement. J'étais responsable de la mort de Ekaterina au même titre que l'était Dmitri. Et tout le reste de nos deux familles réunies.

J'eus un soupir, baissant les yeux. Puis je me suis laissée retomber sur un fauteuil, lasse. Que mon attitude lui plaise ou non, je m'en fichais bien. Je n'avais pas envie de lui faire plaisir. Je portais son enfant, c'était un cadeau largement suffisant. Un cadeau dont j'avais terriblement hâte de me débarrasser. Ces six prochains mois seraient les plus longs de ma vie. Six mois. Je devrais encore porter l'enfant de Dmitri pendant six mois. Et si pour le moment je n'avais presque pas l'impression d'être enceinte, je savais que cela ne durerait pas. Rapidement, mon ventre s'arrondirait, et plus rapidement encore, je sentirais l'enfant s'agiter en mon sein. J'avais peur de m'attacher à l'enfant. Parce qu'une petite voix me rappelait sans cesse que cet enfant n'était pas QUE celui de Dmitri, mais aussi le mien. On disait que porter un enfant est la plus belle chose qui soit... Je n'avais pas envie de ressentir cette merveilleuse alchimie entre la mère et son enfant. Parce que je savais que je n'aurais pas mon mot à dire sur l'éducation de l'enfant. Je ne pourrais que le mettre au monde. Dmitri m'avait prévenu, il y a des mois de cela, que je ne serais qu'un ventre pour son héritier. Je lui serais inutile une fois l'enfant mis au monde. Voilà pourquoi je ne devais surtout pas m'attacher à l'enfant, de quelque façon que ce soit. Seulement, c'était plus facile à dire qu'à faire.

« A tout hasard... Savez vous que me battre et me violer pourrait très nettement multiplier les risques de fausse couche ? »

J'eus de nouveau un petit rire moqueur à son égard.

« Si vous voulez avoir un fils sain et en bonne santé, il va falloir cesser d'envoyer sa mère valser contre les murs. »

Ce n'était qu'un conseil, il en ferait bien ce qu'il voudrait, après tout. Mais les médecins avaient été très clairs. J'étais de constitution fragile, et il se pouvait que cette grossesse ne se passe pas pour le mieux. Personne ne savait que Dmitri me battait – ou alors on se taisait, c'était bien possible – mais ce n'était un secret pour personne, j'avais toujours eu une santé particulièrement fragile. C'était mille fois pire depuis que j'avais épousé Dmitri. Il faut dire qu'il ne me traitait pas comme une princesse, loin de là. J'espérais que ma grossesse m'offrirait un peu de répit. Ou mettrait fin à mon calvaire, tout simplement. Si je lui donnais un fils, il me laisserait tranquille, n'est-ce pas ? Il n'avait besoin de moi que pour lui donner un héritier, pourquoi continuerait-il à me harceler une fois qu'il l'aurait eu ? Il n'avait pas besoin d'un millier de fils. Un lui suffirait amplement. De toute façon, j'avais l'impression que je ne serais pas en mesure de survivre à plusieurs grossesses. Imposées. Je n'en aurais pas la force, ni physique, ni psychologique. Dmitri avait réduit à néant ce qu'il y avait de fort en moi. Je n'étais plus rien, tout juste l'ombre de moi même. Et ce deux près de deux années.

Brusquement, je me levai, comme si j'avais été piquée par une abeille. Une soudaine question, à laquelle j'avais pourtant déjà une réponse, venait de rejaillir dans ma esprit. Joignant les mains sur ma poitrine, je fis un pas – peut-être le pas de trop – vers Dmitri. Soudain je n'étais plus ni acide et piquante, ni effrontée et agressive. J'étais soudain effrayée, incertaine, et absolument soumise.

« Et si... et si c'était une fille ? »

Oh, il avait déjà répondu à cette question. Si c'était une fille, il s'en débarrasserait, et ferait comme si elle n'avait jamais existé. Il l'avait déjà dit... Mais je reposais la question, bêtement, espérant peut-être naïvement que maintenant que j'étais enceinte pour de bon, il reverrait son avis sur la question, parce que c'était également son enfant. Et, bizarrement, si j'avais grandement envie de me débarrasser de son fils aussitôt né, j'éprouvais l'envie et le besoin de protéger l'enfant s'il s'agissait d'une fille. Parce qu'une fille serait une victime, une pauvre petite innocente à protéger d'un père terriblement cruel qui ne voudrait même pas la voir vivre.
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MessageSujet: Re: Please, don't hurt me ! { DMITRI }   Please, don't hurt me ! { DMITRI } Icon_minitimeSam 23 Avr - 1:47

S’il y avait bien une constance avec Anastasia, c’était bien son envie irrésistible de toujours me faire sentir coupable. Elle ne comprenait visiblement pas que son destin m’importait peu, du moment que j’avais un héritier à placer sur le trône. Son père me l’avait donné après la mort très malheureuse de son aînée, et en tant de femme (donc d’être inférieur) elle devait se plier à ses désirs, point final. Je ne tolérais d’ailleurs pas ses allégations, surtout pas ici, là où tout le monde pouvait nous entendre. Était-elle donc si idiote ? Oh, je me doutais bien que la très charmante mademoiselle ne me portait pas dans son cœur, mais pensait-elle que ma mort lui apporterait son cher Milan ? Je lui réservais quelques petites surprises, à mon épouse. C’était fou ce que quelques bouts de papiers pouvaient faire. En attendant, ma main ne fit que s’abattre sur le bureau, coupant sa phrase.

- Tu es mon épouse, Anastasia, de ce fait tu dois remplir ton devoir conjugal, tu m’entends ? On ne parle pas de viol lorsque l’autorité de son mari prime.

Impertinente petite femme. Elle osait se moquer de moi, encore aujourd’hui ! La punition n’en serait que plus terrible lorsqu’elle se manifesterait. Bien entendu, je ne frapperais pas de toutes mes forces lors de sa grossesse, je ne tenais pas à me retrouver avec un fils débile vu le peu de fertilité dont madame faisait preuve, mais après…dès que le gamin serait sorti, que j’aurais dégoté une mère nourricière, il me serait facile de me débarrasser de cette fauteuse de trouble. Personne ne se poserait de questions. Les femmes qui mourraient en accouchant n’étaient pas rares, d’ailleurs celles qui ne passaient pas la première année aux côtés de leur rejeton ne l’étaient pas non plus. Enfin, elle avait très bien compris ce que je voulais savoir, je m’en doutais. La réponse me plu. Septembre… la moitié d’une année encore à attendre celui que je voulais depuis notre mariage. La patience était une vertu que je ne possédais pas.

La regarder s’approprier mon fauteuil comme s’il lui revenait de droit m’agaça, mais je ne parlai pas. Ce n’était pas le moment. Nous serions seuls bien assez tôt et je lui ferais passer l’envie de jamais revenir dans les parages. En attendant, l’important était que chacun soit persuadé des bons traitements que recevait Anastasia. Que si un officier venait à entrer, il trouve ma jeune femme enceinte bien installée, à l’abri de toute chute. Je la ramènerais moi-même, de sorte qu’elle ne pourrait pas bavasser à mauvais escient avec n’importe quelle vermine de la caserne. Un sourire malsain s’installa d’ailleurs sur mon visage lorsqu’elle continua dans sa provocation. Heureusement pour moi, les soldats étaient tous apeurés de mes réactions, aussi était-il très peu probable qu’il y en ait un dans un rayon de deux milles.

- Me prendrais-tu pour un idiot, simplette ? Je n’ai plus l’intention de déposer ma semence en toi maintenant qu’elle n’est plus nécessaire.

Son rire se vit répondre par un regard noir.

- Il me semble que si ton ventre ne rencontre pas le dit mur, il ne devrait pas y avoir de problème, non ? Tes jambes, ta tête…que de façons de te montrer ce qu’est le respect, très chère.

Avec un ricanement sinistre, je m’éloigne, reprends ma place au bureau et recommence à travailler sans plus me soucier de l’intruse. À présent que je connais la nouvelle, je peux me réjouir, mais ce n’est pas une raison pour que j’en oublie mes devoirs. Ce n’était pas comme si j’allais aimer ce gosse. Je n’avais même pas l’intention de le voir avant qu’il n’atteigne l’âge auquel un enfant devait apprendre à se battre. Les femmes étaient mièvres et suffisaient amplement à calmer un enfant. Pour quelle raison subirais-je donc des pleurs incessants ou des changements de vêtements de quelqu’un qui n’est pas apte à se contrôler ? Apparemment, mon épouse jugeait bon de continuer son bavardage inutile. En soupirant, je pivotai vers elle, me disant qu’il était grand temps qu’elle apprenne à se taire. Dieu ! Si elle avait été un homme, je l’aurais prise dans mon camp sans hésiter, en grande chieuse qu’elle était.

Son air apeuré me fit tout de même rire dans ma barbe. Très bien, elle commençait à comprendre. Et puis je préférais – et de loin – la voir soumise que de la voir essayer de me résister. Les mythes étaient faux. Il n’y avait aucun intérêt à avoir une lionne dans sa couche, c’était seulement une bonne façon de finir castré. Personnellement, je me contentais d’une femme immobile. Je voulais un enfant, rien de plus. Si l’envie m’en prenait, il existait quantité d’établissements ravis de m’aider. J’avais probablement plusieurs héritiers, mais ils ne comptaient pas. J’en voulais un issu du mariage, valide aux yeux de la noblesse. Non pas que quelqu’un doute du nombre incalculable de bâtards de chaque duc ou tsar de l’histoire, imaginez bien.

- Si c’est une fille, elle finira très loin de notre demeure et nous recommencerons jusqu’à ce que nous ayons un fils.

Je lui saisis le poignet et la plaquai contre moi.

- Mais mon sang pur ne saurait qu’engendrer un homme, pas une petite chose insignifiante.
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MessageSujet: Re: Please, don't hurt me ! { DMITRI }   Please, don't hurt me ! { DMITRI } Icon_minitimeSam 23 Avr - 18:23

{ Tu dois me détester à te répondre si vite xD }

« Milan ne m'aurait jamais traitée de cette façon ! »

Non, Milan ne m'aurait jamais traitée de cette façon. Milan ne m'avait jamais traitée de cette façon. Cela ne lui serait jamais venu à l'idée de Milan de me forcer à coucher avec lui. Il n'aurait même pas osé me voler un baiser ! Il n'aurait pas essayé de dissimuler des viols répétés derrière le « devoir conjugal ». Dmitri me traitait comme sa chose. Tout ce qu'il voulait c'était un fils, un fils, un fils. Rien d'autre. Il ne s'était jamais intéressé à moi. S'il m'avait choisie pour femme, c'était simplement parce qu'il me trouvait plus jolie que ma sœur ainée. Si j'avais été moins jolie, c'était encore Ekaterina qui... Oh Ekaterina avait assez souffert. Et finalement Dmitri avait fini par s'en débarrasser, à quelques semaines de mon mariage avec son frère. À quelques semaines ! C'était d'un sadisme sans égal. Il aurait pu tuer ma sœur n'importe quand – il aurait pu ne pas la tuer aussi, c'eût été tellement mieux – mais il avait choisi de le faire au dernier moment. Alors que j'étais certaine qu'il n'avait pas eu cette idée au denier moment. Il l'avait fait exprès... Ou il avait attendu le moment opportun. Je ne savais pas, je ne voulais pas savoir. Et puis à quoi bon ? Ce qui était fait était fait. Cela ne changerait pas. Mais c'était terriblement frustrant pour moi de savoir toute la vérité, et de ne rien pouvoir faire contre cela. Dmitri aurait pu être exécuté pour un millier de choses. Mais parce que j'avais peur pour Natacha, je ne disais rien et j'encaissais en silence. Comme Ekaterina avait fait pour moi. Natacha et moi ne nous étions rapprochées que très récemment, mais je l'aimais comme j'avais aimé Ekaterina. J'étais prête à tout pour la protéger. Y compris à faire confiance à un parfait inconnu. Parce que Vassili aimait sincèrement Natacha, je l'avais mis en garde. J'aurais aimé lui dire qu'il pouvait également agir pour m'aider, mais je ne pouvais pas. Pas maintenant que j'étais enceinte. Il devait se réjouir de pouvoir me tenir de cette façon. Je ne pouvais plus fuir.

« Vous parlez de moi comme si j'étais une jument qu'il faut monter... »

Il me dégoutait. Je n'étais pas un objet. Mais j'étais sa femme, alors c'était du pareil au même, n'est-ce pas ? Tout ce qui l'intéressait c'était mon ventre, et rien d'autre. Encore que je doutais que Dmitri soit le genre d'homme à caresser le ventre de sa femme enceinte et à parler au bébé. Je doutais même qu'il prête attention à son fils avant que ce dernier ne soit en mesure d'enregistrer ce qu'il lui disait. Et s'il s'adressait à peine aux femmes, c'était parce qu'il les prenait toutes pour des idiotes. Dmitri ne me tenait pas en haute estime, je n'étais pas dupe. Et quelque part, ce n'était pas plus mal. Au moins ne se doutait-il pas de quoi j'étais capable. Sans doute ne savait-il pas que j'entretenais une correspondance avec son frère. Je n'aurais même pas eu le temps de lui dire que j'étais enceinte s'il l'avait su. Il m'aurait tuée s'il avait su que son frère m'avait embrassée très récemment. Et pourtant, moi, j'avais l'impression qu'il ne s'était rien passé. Un baiser, par rapport à tout ce que nous avions vécu ensemble, ce n'était rien. Mais pour Dmitri, ce serait déjà trop. Dmitri ne tolèrerait pas que j'ai une quelconque relation avec son frère. Empêcher Milan d'approcher la femme qu'il aimait, c'était une de ses principales fiertés.

« Frappez moi autant que vous le voudrez, vous n'aurez jamais mon respect.»

Oh non. Jamais je ne respecterais Dmitri. Jamais. Il ne méritait pas mon respect. Même avant qu'on me force à l'épouser, je ne l'avais jamais respecté. Je serais morte avant de l'avoir respecté ne serait-ce qu'une seule seconde. Le seul que j'avais toujours respecté, c'était Milan. Même si il m'était arrivé de le détester, de lui en vouloir, au moins était-il un homme de mérite. Bien loin de son raté de frère et de père. Ah, ces deux là formaient la paire ! Comment Pavlina et Milan pouvaient-ils être si différents d'eux ? C'était tellement étonnant qu'on avait du mal à croire qu'ils étaient bel et bien de la même fratrie.... Je manquai d'attraper le chandelier à côté de moi et de lui jeter à la figure lorsqu'il retourna s'asseoir à son bureau, comme si de rien n'était. Allez savoir pourquoi, lorsque j'étais en colère, j'avais tendance à transformer n'importe quoi en projectile. J'avais déjà lancé des vases et des encriers sur Milan, lors d'une de mes stupides colères d'adolescente. Néanmoins je savais que je n'avais pas intérêt à faire cela avec Dmitri. Si Milan s'était toujours débrouillé pour éviter ce que je lui lançais, Dmitri aurait plus été du genre à me le renvoyer au visage, en s'arrangeant pour me faire mal. Il ne s'embarrassait pas du bons sens qui disait qu'il ne fallait pas s'en prendre physiquement à une femme. Au contraire, il profitait de ma faiblesse pour me dominer de toutes les façons.

J'eus un mouvement de recul lorsqu'il revint vers moi. De toute évidence je l'agaçais, je l'énervais. Je l'avais mis en colère. Mais sa colère était contenue, du moins pour le moment. Je ne tenais pas particulièrement à ce qu'elle ressorte. Je n'étais pas non plus masochiste. Mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas m'empêcher de le défier. Eh non, mon père n'avait jamais réussi à faire de moi une parfaite petite épouse. Je ne contentais pas de sourire et d'être jolie. Ni de porter ses enfants avec un grand sourire. De même que je ne restais pas sagement à la maison à coudre. Je n'étais pas faite pour ce genre de vie. Milan l'avait bien compris, voilà pourquoi il s'évertuait à me trouver de nouvelles distractions me convenant, malgré mon interdiction de retourner à la chasse avec mon père ou avec leur famille. Père avait aussi vendu ma première jument pour m'ôter toute envie de fuguer. Autant dire que je faisais attention à Tasha, Dmitri était capable de la transformer en gigot lorsque j'aurais le dos tourné. Souvent, je la laissais au palais pour éviter que cela n'arrive. Il fallait toujours que je fasse comme si je n'aimais rien. Car à chaque fois que quelque chose me plaisait, on s'arrangeait toujours pour m'en priver.

« Milan se moquait bien d'avoir un fils ou une fille. Il considère que chaque enfant est un cadeau dont il faut prendre soin. Milan n'est qu'un faible, n'est-ce pas ? »

J'allais vraiment finir par l'irriter, à lui parler de son frère encore et encore. Mais il devait être habitué. Je ne cessais de dire « Milan ceci » ou « Milan cela ». Vaine tentative de ma part de le faire culpabiliser. Pourquoi aurait-il culpabilisé ? Il considérait son frère comme un moins que rien. Ah, s'il avait su ! Sans doute étais-je l'une des rares à savoir que son frère n'était pas qu'un petit conseiller de rien du tout. Mais je me garderais bien de le lui dire. Je préférais de loin le voir déchanter le jour venu... J'eus un mouvement de recul lorsqu'il me saisit violemment par le poignet. Comme à chaque fois, il me faisait mal. Je cherchai par tous les moyens à me défaire de son étreinte, plus encore lorsqu'il me plaqua contre lui. Je détestais avoir un contact physique avec lui. Je détestais cette force brute qu'il dégageait. Milan était une force tranquille, apaisante. Je me sentais en sécurité avec Milan, alors que son frère me paniquait et me terrifiait.

« Pauvre enfant. Même pas né et déjà prédestiné à être parfait. »

Dmitri attendait déjà beaucoup trop de cet enfant. Il était comme ces rois qui attendent de leurs fils qu'ils les dépassent, qu'ils soient des Dieux. Cet enfant aurait trop de pression sur les épaules... Il ne serait jamais parfait. Il serait, au mieux, le parfait sosie de son père. Qui était déjà bien loin de la perfection lui même. J'eus une grimace, tandis que je le défiais du regard, avant d'avoir un sourire purement moqueur et plein de défi. Idiote enfant que j'étais. Milan avait raison, je n'étais qu'une enfant capricieuse et mesquine quand j'étais en colère. Ou effrayée. Ou les deux

« Vous savez ce qui est écrit dans la Bible ? Celui qui épouse la femme de son frère mourra sans fils. Oh, malheureux hasard ! Vous avez volé la femme de votre frère. »

Pure provocation de ma part. Techniquement, j'étais la femme de Milan, puisque j'avais été sa promise et que notre union avait été consommée. C'était ça, un vrai mariage. Mais Dmitri n'avait jamais eu la preuve que c'était son frère qui m'avait pris ma virginité. Sans doute avait-il des doutes à ce sujet. Car son frère, cet idiot, était trop plein de principes pour toucher à sa promise avant le mariage, n'est-ce pas ? Ah ah, s'il avait su.
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Dmitri Nouchkine

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MessageSujet: Re: Please, don't hurt me ! { DMITRI }   Please, don't hurt me ! { DMITRI } Icon_minitimeJeu 28 Avr - 0:49

Je pense que j'ai craqué mon slip, fais pas attention.
( Sinon, tu dois me détester d'être aussi lente, toi : D )


Ben tiens. Quelle remarque d’une intelligence innée ! Je n’y aurais jamais songé moi-même, il fallait le dire. Milan plus gentil que moi ? Milan traitant mieux les femmes que moi ? Impossible ! Que dis-je, irréel, tout bonnement abominable d’oser y penser. J’allais en pleurer toute la nuit de cette remarque très peu gentille. Ou pas, à vrai dire. C’était quoi cette réaction de gamine ? ‘’ Mon père il est plus fort que le tien’’, avec ça ? Tout le monde le savait que Milan était ô combien plus sympathique que moi. Plus vertueux. Plus courageux. ( Non, pas plus beau, faut pas ambitionner quand même). Bref, rien de nouveau à ça. Mais il y avait une chose que je possédais que mon cadet n’avait pas. Et cette chose elle se nommait Anastasia, mouhahaha ! Diabolique, je l’étais. Prendre un bon moment avec la catin qui m’étais promise ( yeux de biche, déchirement et cris indignés passés, évidemment) et la balancer par-dessus bord à seulement quelques semaines du mariage de la pauvre, magnifique, diablement excitante Anya ( prononcez avec un ton niais, genre ‘’ Je suis Milan et j’aime Anya’’. C’en était à crever de rire.

- D-M-I-T-R-I. M-I-L-A-N. Tu vois la différence, j’imagine ?

Il fallait tout lui expliquer très lentement. J’étais son mari, pas mon puiné. J’étais violent et j’avais tous les droits, bien fait pour sa tronche. Enfin, je devais lui laisser une chance. Après tout, ma petite femme au futur ventre n’était qu’une…femme, justement. Le sexe faible ! Ah, comme elles étaient inutiles. Incapables de se battre (quoi que, je devais l’avouer, un bon coup de rouleau à pâte bien placé…enfin, ça ne tuait pas un tsar, ça.), sinon qu’avec des ongles cassants. Incapables d’étudier, parce que leur esprit était aussi vide et inintéressant que celui d’une barbotte d’eau douce. C’était peu dire. Donc, à part faire des enfants ( et c’était qu’elle avait mis son temps, la bougre !) elles n’étaient bonnes à rien. Point barre. Vois pas pourquoi j’aurais essayé de lui faire plaisir.

- Une jument ? Avoue que je suis un étalon hors pair, ma chère.

Crise de fous rires. (HAHAHAHA mais l’auteure s’adore, savez ? ) Enfin, fou rire. Un ricanement sinistre qui donnera probablement l’impression à Anastasia que j’allais l’égorger pour en faire des brochettes, mais bon. Il était rare que je sois d’une drôlerie aussi exquise, préférant plutôt le sarcasme ( ouais, la différence entre l’ironie et le sarcasme, c’est que l’ironie est drôle et le sarcasme est MÉCHANT ! )

- Sans ton respect, ton silence serait le bienvenue.

Et nous sommes de retour dans le discours éternel : Milan fait ci, Milan fait ça. Non mais, j’en avais quelque chose à faire moi ? J’avais mentionné que je m’ennuyais de mon frère ? Non. Alors pouvais-je avoir la paix quelques secondes ? Ou bien c’était un message caché de la part de la catin ? ‘’ J’ai envie d’un voyage en Italie’’. L’un ou l’autre, aucune différence. On n’allait pas mettre de l’argent dans une telle futilité et je n’allais surtout pas m’émouvoir pour ce que faisait ou pas le sang de mon sang.

- Si Milan avait du cran, s’il t’aimait vraiment, il m’aurait provoqué en duel et aurait fait coulé mon sang pour te récupéré. Milan est un faible, et un faible sans femme.

Je détournai le regard d’elle, laissant l’impression que j’ignorais totalement sa dernière remarque. Puis, au bout de longues secondes :

- Dans la bible, ils disent également qu’un mort a ressuscité pour aller marcher sur l’eau, alors que son copain séparait une mer en deux et qu’une catin mangeait une pomme parce qu’un serpent lui parlait. Quelqu’un a sérieusement abusé de la vodka, Anastasia.
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Anastasia K. Nouchkine
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MessageSujet: Re: Please, don't hurt me ! { DMITRI }   Please, don't hurt me ! { DMITRI } Icon_minitimeJeu 26 Mai - 12:51

[Désolée pour cette réponse... --']

J'avais de plus en plus envie de le gifler, de lui sauter à la gorge, de hurler. Je ne supportais plus ses sarcasmes et son ironie. Il me prenait clairement pour une idiote, chose que j'avais beaucoup de mal à supporter. Je voyais très bien la différence entre Milan et lui, il n'avait pas besoin de me faire un dessin. La différence, je la voyais bien mieux qu'il ne le pensait. C'était dans ces moments là que j'avais envie de lui cracher au visage que c'était son frère qui m'avait déflorée, lui prenant ce qui soit-disant lui revenait de droit. Mais je me suis abstenue, une fois encore. Pourquoi, je me posais moi même la question. Peut-être parce qu'au fond je n'avais pas envie que ma tête rebondisse contre le mur. Ce n'était pas la sensation la plus agréable du monde, je dois dire. Aucune femme n'aime être battue, il me semble, même si je prenais un malin plaisir à le provoquer. Il ne méritait certainement pas que je le respecte. Il pouvait faire de moi ce qu'il voulait, jamais je ne le respecterais, et jamais je ne l'aimerais. Je serais morte avant de descendre si bas, Dieu merci ! Il faudrait que je sois folle ou atteinte d'un mal incurable faisant perdre la mémoire et le bon sens.

« Vous aurez l'honneur de mon silence quand je serai morte. »

Autant dire que ce n'était pas demain la veille ! Il n'oserait certainement pas mettre ma vie en danger tant que je portais son précieux fils. Ou du moins, pas au point de me tuer. Oh, après, il ferait de moi ce qu'il voudrait, je n'avais aucune illusion là dessus. Mais pour le moment, il ne pouvait pas grand chose contre moi. Il voulait trop cet enfant pour risquer de mettre sa vie en danger. Déjà qu'étant donnée ma constitution les choses n'étaient pas gagnées d'avance, autant mettre toutes les chances de notre côté. Il le savait. Il n'était pas aussi stupide. Enfin, c'était relatif. Je ne considérais pas Dmitri comme particulièrement intelligent. Il se sentait trop intelligent et trop supérieur pour être considéré comme intelligent. Il était à l'image de son père, remarquez. Le fils prodigue n'était qu'une marionnette pour son père, mais cela, il l'ignorait totalement, n'est-ce pas ? Nikolaï était un fin manipulateur, personne ne se rendait compte de rien, surtout pas son entourage...

J'ai vu rouge, soudainement. J'ai vu rouge, quand Dmitri s'est permis de remettre en question l'amour de son frère pour moi. Vu rouge quand il a dit que ce dernier n'avait rien fait pour me récupérer. C'était la dernière chose à me dire. Si il y avait bien une chose à ne pas me dire, c'était celle là. J'ai dû pâlir soudainement. J'ai pâli, parce que quelque part il y avait une part de vérité là dedans. Mais cela, je refusais de l'admettre, car cette vérité était un peu trop violente pour moi. Et comme à chaque fois que j'étais blessée ou en colère, j'ai réagi violemment. Sans même réfléchir à ce que je faisais, j'ai giflé Dmitri.

« C'est faux ! »

Ah oui ? Peut-être pas tant que cela. Et c'était justement pour cela que je réagissais de cette façon. Je n'en avais plus rien à faire qu'il me violente maintenant. Parce que j'avais moi même une soudaine envie impérieuse, celle de le frapper, de le réduire en miettes, de lui faire ravaler sa fierté et sa méchanceté. Je voulais lui crever les yeux, lui faire regretter tout ce qu'il avait fait, à moi et à ma famille. En cet instant je le haïssais presque plus que d'ordinaire. Il n'avait pas le droit de dire de telles choses ! Il était responsable de tout cela, alors il n'avait pas le droit de s'en amuser. Il avait réduit assez de vies en cendres, pourquoi devait-il continuer à faire le mal autour de lui ? Je savais que c'était dans sa nature, pourtant. Et après presque deux années d'enfer, je devrais pourtant être habituée. Mais ce n'était pas le cas, j'étais incapable de me faire à tant de méchanceté et de cruauté.

« Vous ne savez donc faire que cela, blesser les autres ? C'est donc cela, votre nature profonde ? Oh, pourquoi suis-je si étonnée ! C'est tout ce que vous savez faire. »
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