LES NUITS BLANCHES DE SAINT-PETERSBOURG
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Anastasia K. Nouchkine
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MessageSujet: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeVen 4 Mar - 21:55

Être la femme de Dmitri Nouchkine, c'était un peu comme un défi quotidien. Survivre à chaque journée représenté un combat et un exploit du quotidien. Chaque journée semblait être pire que la précédente. Soit, il inventait de nouveaux stratagèmes pour me détruire chaque jour, soit, je faiblissais et avais de plus en plus de mal à tenir le coup. J'avais l'impression que chaque coup était plus fort, que chaque viol était plus brutal. Je me sentais comme une poupée de porcelaine malmenée par un viking. Encore que, il eut été fort possible qu'un viking soit plus civilisé avec les femmes. Pour Dmitri, les femmes n'étaient rien d'autre que des possessions, des objets dont on pouvait faire ce que l'on voulait. Il ne me considérait ni plus ni moins comme un jouet. J'étais son jouet préféré, bien qu'il en ait des dizaines. J'avais le malheur d'être son jouet favori. Son jouet attitré, malheureusement. Oui, je lui appartenais. Selon la loi, je devais suivre ses ordres, faire ce qu'il voulait. Mais la loi ne prévoyait pas que le mari soit plus une bête qu'un homme. Tout dans Dmitri respirait la bestialité. Même physiquement, il était effrayant. Évidemment, qu'il n'avait aucun mal à me dominer physiquement. Comme aurais-je pu lui résister ? Il était deux fois plus grand que moi, il pesait certainement quatre ou cinq fois mon poids et n'était qu'une masse de muscles. Moi, je n'étais qu'une femme, frêle, avec peu de force. J'avais un jour tenté de lui rendre une gifle, il n'avait même pas tourné la tête légèrement. En revanche, le retour avait été violent, ce jour là j'avais bien cru ma dernière heure arrivée. Hélas, Dmitri n'avait pas dans l'idée de me tuer, seulement de me faire du mal. Morte, je lui serais totalement inutile. À moins de mourir en couches ? Oui, ce que Dmitri voulait par dessus tout, c'était un héritier, un fils. Évidemment, une fille ne lui serait d'aucune utilité, il me l'avait bien fait comprendre. Si jamais je lui donnais une fille... Il s'en débarrasserait, il l'avait dit très clairement. Il voulait un fils, et c'était la seule raison pour laquelle il ne m'avait pas encore tuée. Et ce fils, je ne voulais pas le lui donner...

Mais il me semblait qu'il était trop tard. Car en effet, il me semblait que j'étais bel et bien enceinte. Comme c'était triste et ironique. Je ne voulais pas de cet enfant, mais je n'avais probablement pas le choix. Oh, je n'étais pas encore tout à fait certaine d'être enceinte... Mais j'avais un mauvais pressentiment, ainsi que la sensation que mon corps changeait. Et j'avais du retard... J'étais horrifiée, et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu, porter l'enfant de Dmitri me dégoutait, d'autant plus que cet enfant n'avait certainement pas été conçu dans l'amour... J'avais également peur de finir par m'attacher à l'enfant. Oui, il ne fallait pas oublier que cet enfant était aussi le mien, malgré tout ce que je voulais bien en penser pour le moment. D'autant plus que je savais que Dmitri ne me laisserait jamais élever cet enfant. Il me l'enlèverait à peine sorti du ventre, je le savais. Je n'étais qu'un ventre à ses yeux. Un ventre, rien de plus. Le plus drôle, c'était qu'il avait des bâtards un peu partout en Russie. Ne pourrait-il pas rompre notre mariage, épouser une de ses putains et officialiser un de ses enfants ? Non... Il fallait que l'enfant soit noble à tout prix, pas à moitié paysan. Quelle malchance que son choix ce soit porté sur moi... Dommage qu'il ait eu à tuer ma sœur pour obtenir ce mariage. Dommage que mon père ait brisé mes fiançailles avec Milan pour me marier à un monstre sans nom. Dommage que mon ancien fiancé ne soit qu'un lâche...

Voilà plusieurs jours que j'étais au Palais d'Hiver. Dans mon malheur, j'avais de la chance. Dmitri était puissant, mais pas assez pour que sa volonté surpasse celle d'Alexandre ou de sa favorite. Tant que Marie réclamait ma présence, je n'avais pas à partir. Malheureusement il arriverait un moment où la bienséance ferait que je n'aurais d'autre choix que de rentrer chez moi. Mais pour le moment je profitais encore de ces instants de calme où il m'était possible de respirer, et de me remettre des coups. Je me demandais si Dmitri serait si prompt à me battre quand il apprendrait que j'étais certainement enceinte... J'espérais que non. Après tout, c'était la survie de SON enfant qui était en jeu. Encore fallait-il qu'il soit assez intelligent pour comprendre que les coups et les viols ne m'aideraient pas à mener une grossesse à terme. Depuis notre mariage, pas un jour ne s'était écoulé sans qu'il me gifle au moins une fois. Belle façon de prouver son amour, n'est-ce pas ?

Seule dans mes appartement, je regardais par la fenêtre les militaires qui faisaient des allers et retours, quand une idée m'a traversé l'esprit. Je repensais à Natacha et à son fiancé. Elle m'avait dit qu'il était officier et qu'il était affecté à la sécurité du palais. Je n'avais jamais rencontré son cher Vassili. Peut-être l'avais-je croisé des dizaines de fois sans m'en rendre compte. À vrai dire je n'avais jamais cherché à le rencontrer, je n'y avais jamais pensé. Pour la simple et bonne raison que je n'avais pas vraiment le droit de fréquenter d'autres hommes que mon cher mari. Encore que, le fait que je puisse fréquenter son frère ne semblait pas le déranger mais beaucoup l'amuser. Il n'avait même pas l'air de se méfier. Sans doute trouvait-il cela très drôle... Mais revenons-en à mon idée. Ce que je voulais le plus au monde, c'était protéger ma petite sœur. Et selon elle, personne ne l'aimait plus que Vassili, personne ne pourrait mieux la protéger en cas de problèmes. Et des problèmes, il était malheureusement possible qu'elle puisse en avoir à cause de moi. Je ne ferais rien qui puisse lui nuire consciemment, mais il suffisait que je fasse quelque chose qui lui déplaise pour qu'il décide de s'en prendre à Natacha. Et tout serait de ma faute...

C'était maintenant à moi de protéger ma petite sœur, comme Ekaterina m'avait protégée moi. Elle pensait avoir déjà tout perdu, alors elle avait tenté de me sauver moi... C'était à mon tour de tout faire selon mes maigres moyens pour la sauver. Mais je ne pouvais pas lui dire qu'elle était en danger. Je ne pouvais pas lui dire, sous peine de la faire paniquer et de la mettre davantage en danger. Mais je devais le dire à quelqu'un. Je n'en pouvais plus de garder le secret, cela devenait trop pesant. J'avais décidé de le dire à quelqu'un. Quelqu'un en qui je pourrais avoir confiance, quelqu'un qui me croirait. Pourquoi Vassili dans ce cas ? Parce que du peux que je savais de lui, il était sincèrement amoureux de ma sœur. Et qui de mieux qu'un amant pour protéger une femme ? Oh, j'aurais pu tenter de mettre au courant Milan. Mais il aurait nié la vérité, il m'aurait accusée de tout faire pour discréditer son frère... Passer pour une menteuse était la dernière chose dont j'avais besoin. Et je ne voulais pas prendre le risque de le voir tout rapporter à son frère. Qui se retournerait violemment contre moi ainsi que ma sœur. Non... J'avais besoin de quelqu'un de nouveau, quelqu'un qui n'aurait pas d'à priori. Quelqu'un qui ne connaissait pas l'Anya d'avant. J'avais donc envoyé Nadiejda à la petite caserne interne au palais, pour se renseigner sur ce fameux Vassili Tourgov. J'étais probablement très chanceuse, il était de repos aujourd'hui, mais toujours à la caserne. Apparemment vivait-il au palais... Saisissant l'occasion, j'ai renvoyé Nadiejda avec une note. Tant que j'avais le courage, je préférais faire venir Vassili maintenant. J'aurais pu y aller moi-même, mais j'avais trop peur de croiser Dmitri. D'ailleurs fallait-il espérer que personne d'autre que Vassili ne lise cette note...

Angoissée, j'attendais, raide, dans mon salon. J'eus un sursaut quand Nadiejda passa la tête par la porte, m'annonça que Vassili était là. J'avais toujours cette peur de voir surgir Dmitri... Je pris une profonde inspiration, lissant les plis de ma robe bleu nuit. Je ne savais pas encore ce qu'il résulterait de cet entretien. J'espérais sincèrement lui faire comprendre que Natacha était en danger. Et peut-être gagnerais-je un allié, et un ami, chose dont j'avais bien besoin ?
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Vassili Tourgov

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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeVen 4 Mar - 22:58

Pour une fois, je n'étais pas de garde aujourd'hui. Un jour de repos pendant que les autres prenaient ma place. Un jour à moi, pour profiter. Et pourtant, je ne profitais pas. Dés que je le pouvais, je voyais Natasha, mais je ne pourrais pas la voir avant plusieurs heures, et encore, rien n'était certain. Je devais donc ronger mon frein et tourner comme un lion en cage. Chaque heure loin d'elle était une torture. Je l'avais dans la peau, dans les veines, dans la tête. C'était pure folie, mais que la folie était douce à vivre. Je n'avais jamais été une tête brûlée... Passionné oui, courageux, fougueux, mais je n'avais que rarement prit des risques inconsidérés, même au plus fort des batailles. Pourtant, pour ce regard noisette, j'étais prêt à me damner. J'étais prêt à m'opposer à plus fort que moi, à mentir, tricher... tuer même. Hélas, oui, je pouvais tuer pour ceux que j'aimais, je le savais et j'espérais ne jamais en arriver là.

Je voulais croire que j'étais un homme bon, loyal... Le meurtre ne faisait pas parti de ce genre d'idéal. J'avais tué à de nombreuses reprises sur le champ de bataille, mais c'était au nom du Tsar, au nom de la Sainte Russie. Cela n'avait rien à voir.

Et pourtant... Il me suffisait de penser à Dmitri pour avoir des pulsions meurtrières violentes. Je ne savais même pas où j'allais chercher la force de rester stoïque quand ce salopard s'en prenait à moi, ou m'agonissait de reproches totalement inventés. J'avais aussi parfois envie d'aller voir le père de Natasha et de lui dire ma façon de penser, de façon un peu brutale. Cet homme allait rendre ses filles malheureuses... Anastasia l'était déjà. Je connaissais suffisamment Dmitri pour deviner qu'il ne devait pas être très tendre et aimant. Et Natasha n'aimait pas Milan, même si celui-ci valait bien mieux que son frère. Je ne savais pas comment nous sortir de cette situation. Comment épouser Natasha avec l'accord de son père. Père qui ne voyait que les unions d'intérêt. L'amour ne l'intéressait pas. Que sa fille dépérisse non plus. Natasha était fière et indomptable, mais jusqu'à quel point pouvait-elle s'opposer à son père?

J'eus la surprise de voir une jeune fille débarquer à la caserne, me cherchant et me remettant une lettre. Étonné, je jetai un coup d'œil au pli. Un étonnement qui ne fit que croitre quand je me rendis compte qu'il émanait de la sœur de Natasha. C'était Anastasia, la femme de Dmitri, qui me priait de la rejoindre dans ses appartements. Il n'y avait guère de précisions à ce sujet. Pourquoi voulait-elle me voir? Elle devait être au courant pour Natasha et moi, mais elle n'avait cherché à provoquer une rencontre entre nous. Je décidai de me rendre à ce drôle de rendez-vous. En civil.

Je ne pouvais nier avoir des questions plein la tête... J'étais curieux et impatient aussi. J'allais enfin rencontrer la soeur de ma douce Natasha. Elle m'en avait beaucoup parlé, me racontant combien elle était malheureuse. Je savais qu'elle avait été promise à Milan, que leur aînée avait été fiancée à Dmitri. Mais elle était morte et Anastasia avait prit sa place... Alors qu'elle était amoureuse de Milan. Et qu'il était amoureux d'elle. Et il n'avait rien fait pour empêcher cela, se retrouvant fiancé à Natasha. Sacré méli-mélo et voilà que j'entrais dans la danse. Sans richesse, sans titres... Je n'avais aucune chance, mais je refusais de m'avouer vaincu.

Je me présentai alors dans les appartements de la jeune femme et fus accueilli par la jeune fille de toute à l'heure, sans doute sa servante, qui m'annonça à sa maîtresse. Je rentrai à sa suite, avant de m'incliner comme il se devait devant une princesse.

- "Vous m'avez fait mander ma Dame."

J'osais relever le regard et fus saisi par la poignante mélancolie qui transpirait de son beau visage. Elle était pâle, mince, trop mince. Ses grands yeux semblaient lui manger le visage. Sa sœur n'était que joie de vivre et force et je voyais chez Anastasia une poupée brisée. Brisée par un homme cruel, je le savais. Elle était belle. Comme Natasha, comme leur mère. Raffinée, distinguée. Mais éteinte. Inquiète même. Sa vue me serra le cœur.
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Anastasia K. Nouchkine
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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeSam 5 Mar - 12:17

Je n'avais jamais rencontré Vassili, et je devais bien avouer que je ne m'attendais pas à... Eh bien, je ne m'attendais à rien, à vrai dire. Je ne m'étais posée aucune question sur ce fameux Vassili. Je n'aimais pas me faire une opinion des gens avant de les rencontrer, de peur de me tromper. J'aimais découvrir les gens. C'était encore l'une des rares choses qui pouvaient m'amuser et me distraire... Me voilà donc en face de ce fameux Vassili. J'eus un petit sourire, un peu triste, lorsqu'il s'inclina.

« Je vous en prie, pas de ça avec moi... Et appelez moi Anastasia, s'il vous plait. »

De nouveau, j'eus un maigre sourire. Je voulais faire tomber les barrières protocolaires rapidement, pour tenter de le mettre à l'aise. Je ne voulais pas paraître froide ou distante. Pas aujourd'hui. Après tout, c'était cet homme qu'avait choisi ma sœur. Ce devait être quelqu'un de bien. L'invitant à s'asseoir, je me permis de l'observer, un peu à la dérobée. Je n'étais pas étonnée par son apparence, à vrai dire... Non pas que je l'aie imaginé d'une quelconque façon, mais c'était tout à fait le genre d'homme avec lequel j'imaginais Natacha. Grand, brun, avec quelque chose de doux et de très fort à la fois. Sans vraiment le connaître, j'avais l'impression de pouvoir dire que c'était quelqu'un de très bien, quelqu'un de très juste. Du moins l'espérais-je. C'était ce dont j'avais besoin. J'avais besoin que quelqu'un m'écoute, que quelqu'un veuille bien me croire. Quelque part j'étais désespérée. Vassili était un peu mon dernier recours. Si lui ne me croyait pas, qui m'aiderait ? Qui défendrait ma Natacha ? C'était ma dernière chance. Si lui ne m'aidait pas, j'étais... Quoi, condamnée ? Oh non, ça je l'étais déjà... Mais je ne pourrais pas supporter de voir quelque chose arriver à ma petite sœur, que ce soit par ma faute ou non. C'était tellement triste... Deux sœurs sur trois sacrifiées, et à cause de l'avidité des hommes. Déjà enfant, ma condition de femme m'avait pesé. Simplement je n'aurais pensé en arriver là. Je pensais au moins avoir la chance de faire un mariage d'amour... Raté, et en beauté. Le pire étant d'être abandonnée par un homme que l'on aime depuis des années, et avec lequel on est fiancée depuis plus de dix ans. Probablement avais-je été dupée, Milan ne m'avait peut-être pas aimée autant qu'il le disait. Peut-être même avait-il continué à fréquenter des courtisanes alors que nous étions toujours ensemble... Non, il fallait que je cesse de voir le mal partout, de même que je devais cesser de me faire du mal comme je le faisais actuellement.

Avec un petit soupir, je me suis assise sur le fauteuil à côté de celui de Vassili. J'avais déjà pris ce réflexe idiot, celui de porter bêtement une main à mon ventre lorsque je m'asseyais. Idiote...

« Je voudrais vous parler de Natacha. »

J'ai l'impression de voir une ombre passer sur son visage avant qu'il ne se reprenne.

« Oh, non, ne vous inquiétez pas, ce n'est certainement pas moi qui trahirai votre secret... De toute façon, vous devez savoir que je suis mal placée pour vous faire la morale, n'est-ce pas ? »

J'eus un petit rire, moqueur envers moi même, teinté de tristesse. Oh oui, j'étais bien mal placée pour faire ça, moi, petite duchesse dévergondée, déflorée avant l'heure, même par son mari... Comme le destin pouvait jouer de vilains tours ! À croire que notre famille était maudite, décidément. J'eus un soupir. Il était encore temps de sauver Natacha. Malheureusement, je ne savais pas vraiment par où commencer. J'avais tellement de choses à lui dire. J'avais tellement, tellement de choses sur le cœur. J'avais accumulé beaucoup de choses au cours de ces deux dernières années.

« Je tiens à m'excuser de mon manque de politesse... Nous ne nous connaissons pas, c'est très inconvenant de vous faire venir ainsi dans mes appartements. Simplement... Je ne voulais pas risquer de croiser Dmitri, vous comprenez ? »

J'avais entendu dire que Dmitri n'était pas plus tendre avec ses soldats qu'il ne l'était avec moi. Et Natacha m'avait fait savoir qu'il prenait plaisir à rabaisser Vassili, ainsi que quelques autres hommes. Certainement était-il jaloux. Dmitri réagissait toujours par la violence quand il était jaloux. S'il était si violent avec moi, ce n'était pas simplement parce que j'étais une femme et que je lui devais obéissance. S'il était aussi violent avec moi, c'était parce qu'il ne supportait pas que je ne l'aime pas. Il me possédait physiquement et selon la loi, mais il n'avait ni mon cœur, ni mon âme. Et il ne les aurait jamais. Il ne pouvait pas me forcer à l'aimer. Qu'il le veuille ou non ( et que je le veuille ou non aussi... ), je restais folle amoureuse de son frère. Et il ne supportait pas de ne pas pouvoir me dominer totalement. Alors il cherchait à me faire du mal par tous les moyens. Je ne comprenais pas comment il ne pouvait pas avoir peur que des choses se passent entre Milan et moi. Certainement parce que son cher petit frère était trop droit pour toucher à la femme de son frère... Et puis aurais-je vraiment envie qu'il me touche ? Je n'avais toujours pas accepté qu'il m'ait abandonnée à mon sort. Sans doute n'accepterais-je jamais. Aucune femme n'accepterait ça. Et surtout pas moi. Enfin, peu m'importait aujourd'hui... J'avais donc fait venir Vassili pour éviter Dmitri. Si Dmitri se trouvait à la caserne, ou si même je le croisais, mes chances de mettre en garde Vassili étaient ruinées. Et Dmitri me mettrait dans un tel état que... Je secouai doucement la tête. Dmitri n'était pas et ne viendrait pas, il ne savait pas que j'étais dans mes appartements privés. Il n'y avait aucun accès, et ce grâce à Marie.

« Je... Natacha n'est pas en sécurité. Pas tout à fait. Mais avant de pouvoir vous dire quoi que ce soit... J'ai besoin d'en être certaine. Feriez vous vraiment n'importe quoi pour elle ? Vraiment n'importe quoi ? Tueriez vous pour elle ? »
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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeSam 5 Mar - 21:59

Je ne pus m'empêcher de la regarder, surpris, quand elle me reprit en me demandant de laisser de côté les simagrées et protocoles pour me montrer plus familier et l'appeler par son prénom. Elle était une princesse après tout, de bien plus haute naissance que moi, je ne pouvais pas l'appeler simplement Anastasia... Et pourtant, cet effort d'abolir les barrières entre nous me plut. Elle n'était pas une pimbêche trop fière de son rang. Elle tentant de me mettre à l'aise et de me faire comprendre que mon rang n'était rien à ses yeux. Elle soutenait surement Natasha dans son choix de vouloir être avec moi. allez savoir pourquoi, mais Anastasia me plut immédiatement.

Son air fragile, son visage triste, ses grands yeux mélancoliques, son petit sourire sincère et doux, ses efforts pour se mettre à ma portée, tout cela faisait d'elle une femme qui me plaisait. Je trouvais Natasha formidable, je découvrais que sa sœur ne l'était pas moins. Sauf qu'Anastasia n'avait pas la vitalité ni la formidable envie de vivre de Natasha. Mais étant donné les circonstances, je ne pouvais guère m'en étonner. J'exécrais son mari et je supposais qu'il n'était pas plus facile à vivre à la maison qu'à la caserne.

Elle m'invita à m'asseoir, ce que je fis et elle m'imita, prenant place sur le fauteuil à côté de moi. Je remarquai alors sa façon de se tenir le ventre alors qu'elle s'asseyait. J'aurais pu penser que c'était pour dissimuler une douleur, mais sa façon de procéder était trop... tendre, maternelle. Enceinte? A moins que je ne me fasse des idées... Je savais pourtant que Dmitri voulait désespérément un héritier mâle. Et LÉGITIME. Des bâtards, il en avait semé des tas. Mais de son épouse, rien. Et je gageais qu'il ne devait pas ménager sa peine. La pauvre. Je n'arrivais pas à imaginer mon supérieur doux et tendre. Il voulait, il prenait.

Ses paroles me sortirent de mes conjectures qui ne menaient nulle part. Je me figeai quand elle m'apprit vouloir me parler de Natasha. En même temps, de quoi d'autre aurions-nous pu parler? Notre seul point commun, c'était sa sœur. Sans elle, jamais la princesse n'aurait fait attention au petit soldat que j'étais. Néanmoins, je me demandais ce qu'elle pouvait bien me dire à ce sujet. M'étais-je trompé en pensant qu'elle bénissait cette union? Voulait-elle me signifier d'aller voir ailleurs? Cela était contradictoire avec son ton de toute à l'heure, mais comment savoir après tout? Peut-être attachait-elle plus d'importance au rang que je ne le pensais... Mon expression dut me trahir l'espace d'une seconde, parce que la jeune femme reprit très vite qu'elle n'avait pas l'intention de trahir notre secret. Son petit rire triste me pinça le cœur.

- "Je ne suis pas apte à vous juger ma D... Anastasia."

Difficile de changer des années d'éducation et de pratique. Mais puisqu'elle m'avait instamment prié de l'appeler par son prénom, j'allais faire un effort. Je n'étais pas obtus, ni totalement rigide au changement, fort heureusement. Elle s'excusa alors de m'avoir fait venir dans ses appartements, et m'expliqua qu'elle ne voulait pas croiser son époux. Un sourire ironique ourla mes lèvres à ses paroles.

- "Je comprends tout à fait."

Je faillis lâcher un commentaire lapidaire sur lui, mais il restait mon supérieur et je ne savais pas trop qu'elles étaient les relations entre Anastasia et son époux. Quelque chose me disait qu'elles étaient loin d'être au beau fixe, à sa façon de le craindre, mais savait-on jamais après tout. Dmitri savait que je ne l'aimais pas, mais j'évitais de dire ce que je pensais à son sujet à tout va. Je tenais à ma place et à ma carrière. Ainsi qu'à ma vie.

Alors on en vint au réel sujet qui me valait ma place ici. Je plongeai mon regard dans celui d'Anastasia quand elle m'annonça que sa sœur n'était pas en sécurité. Je fronçai les sourcils, me demandant où elle voulait en venir. Mon sang se figea dans mes veines quand elle me demanda si je pouvais faire n'importe quoi pour Natasha... Même tuer. Pourquoi cette question? Où voulait-elle en venir? Quel danger menaçait donc Natasha pour que sa sœur me demande si, pour elle, je pourrais tuer? Je pris le temps de réflechir, avant de répondre calmement, d'une voix grave :

- "Natasha est ce qu'il m'est le plus précieux en ce monde... Quelque part, j'aimerais vous répondre que non, je ne pourrais pas tuer de sang froid pour la protéger, que je ne suis pas ce genre d'homme... Je suis un soldat, j'ai tué maintes fois au cours de combats violents, au nom de mon pays et du Tsar..."

Je soupirai, passant une main dans mes cheveux, avant de reprendre durement :

- "Mais ce serait me leurrer que de penser ainsi. Oui, pour elle, je pourrais tuer. Sans l'ombre d'une hésitation ou d'un remord."

Et, inévitablement, vint ma question :

- "Pourquoi? Que savez-vous que j'ignore?"
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Anastasia K. Nouchkine
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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeSam 5 Mar - 23:13

Parfois je me demandais si on voyait dans mon regard à quel point j'avais peur de mon mari. Nous n'étions certainement pas le couple le plus uni à la cour. Tout le monde savait que nous n'étions pas heureux dans notre mariage. Enfin, JE n'étais pas heureuse. Et cela, tout le monde le savait, même si personne ne disait rien. En revanche, j'étais certaine que personne ne savait ce que Dmitri me faisait subir. Même si la plupart des gens se taisaient et laissaient les couples régler leurs affaires, il y avait encore quelques rares personnes qui se soulevaient contre ce genre de traitements. Mais elles étaient rares, et beaucoup avaient été éloignées... Marie était au courant, et c'était grâce à elle que j'avais un peu de répit. Mais pour le moment elle était bien la seule à savoir et à m'aider... Je n'avais osé en parler à personne. Si ma mère et ma sœur savaient que Dmitri était un mari terrible, elles étaient bien loin de se douter de l'homme qu'il était en réalité. Qui le savait ? C'était un excellent comédien, il pouvait se faire passer pour n'importe quoi quand il le fallait. Quand nous étions invités à des réceptions, il se faisait passer pour un mari attentionné, délaissé par sa femme... Comme c'était drôle d'être de l'autre côté du miroir et de connaître la vérité. Drôle... Et terriblement triste à la fois, n'est-ce pas ? J'étais prisonnière mais personne ne le savait. De toute façon, personne ne pouvait m'aider. La seule personne qui aurait pu le faire, le Tsar, ne l'avait pas fait, alors... Mais peut-être trouverais-je un allié inattendu en la personne de Vassili ? Qui sait. Pour le moment, il me plaisait, il avait l'air d'être quelqu'un de très bien. Ma sœur n'aurait pas choisi n'importe qui...

Mais avant de lui confier quoi que ce soit, il fallait que je sois sûre et certaine qu'il était prêt à tout pour ma petite sœur. Il me sembla qu'il réfléchissait quant à sa réponse. Pour autant, il n'avait pas l'air de douter de sa réponse. Il semblait chercher ses mots, plutôt. Je pouvais le comprendre, ma question n'était pas anodine. Il devait bien se douter que je l'avais posée à dessein. Ce n'était pas le genre de question que l'on posait à la légère, dans une banale conversation pour faire connaissance. Je n'avais pas le temps de faire connaissance, la situation était trop urgente, et je n'avais pas la tête à poser de sottes questions. À quoi bon ? Il avait bien deviné que quelque chose n'allait pas, mais il avait encore eu la politesse de ne pas me poser la question directement. J'écoutai sa réponse avec attention, ne pouvant m'empêcher d'avoir un petit sourire. À mon grand soulagement, il semblait prêt à tout pour Natacha. Je trouvais ça beau, que quelqu'un soit prêt à tous les sacrifices pour quelqu'un. J'aurais aimé que quelqu'un soit prêt à tout pour moi... Grimaçant légèrement, je chassai l'image de Milan de mon esprit. Au moins Natacha semblait-elle être tombée sur l'homme idéal. Elle avait bien de la chance, et je n'en ressentais nulle jalousie, j'étais au contraire heureuse pour elle. Je voulais qu'elle ait ce que je n'avais pas eu. Qu'elle épouse l'homme qu'elle aimait.

J'eus un soupir lorsque vint sa question. Je ne savais pas vraiment comment lui expliquait que ma petite sœur, la femme qu'il aimait, étant en danger. Je craignais de ne pas trouver les mots. Mais pourquoi s'embarrasser de mots, quand on a à sa portée une preuve écrite ?

« C'est... Dmitri menace Nacha... Il que je vous montre quelque chose. »

Me levant, j'allais chercher quelque chose dans la commode au fond de la pièce. Une lettre. La dernière lettre de Ekaterina. Lettre qui était arrivée trop tard pour, malheureusement. Retournant vers Vassili, je lui tendis un peu timidement la lettre, toujours rangée dans son enveloppe. Je n'avais jamais montré cette lettre à personne. Et je l'avais emmenée ici, parce que Dmitri ne la trouverait pas. Il avait déjà fouillé toute la maison pour la trouver, et j'avais essuyé bon nombre de menaces...

« Ce sont les derniers mots de Ekaterina... Lisez la. »

Ma chère Anya,

Si tu as cette lettre entre les mains aujourd'hui, c'est qu'il m'est arrivé quelque chose, que je ne suis plus là pour te raconter les choses de vive voix. Tout d'abord, sache que je suis sincèrement désolée pour mon comportement ces dernières années. Je ne veux surtout pas que tu te sentes coupable, tu n'as rien fait. Rien de tout cela n'est ta faute, sache le. Ne te reproches rien, tu as toujours fait tout ce qu'il fallait. Où que je puisse être, sache que tu me manques déjà. Tu as toujours été l'une des personnes les plus importantes de ma vie. Tu étais ma meilleure amie, ma confidente, ma sœur.

Il est certainement temps pour moi de t'expliquer les raisons, qui t'ont certainement paru mystérieuses, de mon comportement. Tout a commencé à l'annonce de nos fiançailles. J'ai tout suite compris que Dmitri ne serait pas pour moi. Alors que, ne me demande pas pourquoi, j'ai immédiatement senti que toi, tu serais chanceuse. J'ai eu la confirmation de ce que je pensais. Peut-être étais-je absente, mais pas assez pour remarquer combien tu semblais heureuse à l'idée d'épouser Milan. Comme je te comprends. Je n'ai pas eu l'occasion de le connaître beaucoup, mais je l'ai assez connu pour être rassurée. De nous deux tu as été la chanceuse. Et comprends bien que je ne t'en veux pas pour cela et ne t'en voudrai jamais. Au contraire, te savoir en sécurité était la dernière chose à me rassurer sur cette terre. Moi, je n'avais plus d'illusion quant à mon avenir.

Dmitri n'est pas comme son frère. Ne m'approche jamais de lui, Anya, jamais ! C'est un homme tel qu'on en voit seulement dans les livres. Tu sais ? Le méchant de l'histoire. Je ne suis que sa fiancée, mais il ne s'est jamais gênée pour réclamer une avance sur sa nuit de noces. Je sais que tu comprends ce que tu lis, même si j'imagine l'air incrédule sur ton visage. C'est un homme violent, instable, agité simplement par la colère. Les coups sont pour lui le meilleur moyen de s'exprimer.

Je ne suis pas celle qu'il voulait. Je ne suis pas à son goût, il me l'a fait savoir. Il te voulait toi. Ma pauvre Anya... Je prie tous les jours pour que jamais il ne te touche. J'encaisse tout en silence, parce qu'il m'a juré qu'il te tuerait si je le dénonçais. Mais si je t'écris cette lettre aujourd'hui, c'est parce que je sais qu'il me tuera de toute façon, et que je n'ai aucun moyen d'en réchapper. Tout ce que j'aie jamais fait, c'était pour te protéger. Toi et seulement toi. Je t'aime trop pour ne pas tenter tout ce qui est en mon pouvoir pour te garder de lui. Je place tous mes espoirs en Milan pour veiller sur toi plus tard, quand je ne serais plus en mesure de le faire moi même.

Je me méfie de notre père et du leur. Si jamais je venais à mourir... Ou plutôt, quand je serai morte, promets moi de t'enfuir. C'est ma dernière volonté. Je veux que tu vives. Je veux que tu vives pour nous deux. Tu as toujours été comme ma jumelle. Alors je te demande de fuir la présence de Dmitri. Je t'en supplie. Montre cette lettre à ton fiancé s'il le faut pour le convaincre de t'emmener. Mais pars. Pars ! Échappe à cet homme avant qu'il ne soit trop tard. Afin que je ne sois pas morte en vain. Non pas que je le regrette. T'avoir offert dix années de tranquillité vaut mieux que rien.

N'oublie pas que je t'aime surtout. Si tu le peux, pardonne moi mon comportement et accepte mes excuses. Je n'ai pas voulu te blesser. Te garder loin de moi, c'était te sauver. Simplement.

J'ai laissé des lettres à Natacha, et à notre mère. Pour plus de sécurité, je les ai jointes à la tienne. Remets les leur dès que tu le pourras. Et dis leur qu'elles me manqueront terriblement elles aussi.

Je t'aime, Anya.
Katia.


Pendant que Vassili lisait la lettre, Nadiejda vint nous servir du thé. Je la remerciais avec un petit sourire. La tasse de thé était brulante, mais un peu de chaleur me faisait du bien. Néanmoins je n'étais pas tranquille, cela se voyait. Et s'entendait, ma tasse de thé tremblotait entre mes doigts, cognant légèrement contre l'assiette. Je vis l'expression de Vassili changer au fur et à mesure qu'il lisait la lettre. J'ignore pourquoi, je me suis mise à parler très vite, comme pour lui apporter des explications supplémentaires, et parce que j'ignorais quelle serait sa réaction.

« Dmitri a poignardé Katia, il voulait se débarrasser d'elle, parce qu'elle n'était pas la fiancée qu'elle voulait et il... C'est lui qui a tout fait pour rompre mes fiançailles avec Milan... Il a eu gain de cause, tout le monde était d'accord pour que je l'épouse lui à la place de son frère... Il est comme Katia le décrit... »

Je pris une profonde inspiration et je reposai ma tasse sur la table basse, de peur de finir par la renverser. Je portai une main à ma bouche, comme pour m'empêcher de me mettre à hurler soudainement. Je sentais déjà les larmes me bruler les yeux. Sans doute ne tarderais-je pas à pleurer.

« Cette lettre est arrivée trop tard pour moi... Je l'ai cachée, parce que personne ne m'aurait crue après mon mariage et... Oh, peu importe. Quand j'ai eu cette lettre, je l'ai cachée... Mais je suis allée affronter Dmitri... Il a été très clair avec moi. Si je fais le moindre pas de travers, il fera à Natacha ce qu'il a fait à Ekaterina... »

J'attrapai un mouchoir, et je tamponnai mes yeux humides.

« Vous comprenez, je ne sais jamais quoi faire... Qu'est-ce qui pourrait être un pas de travers pour lui ? Tout et n'importe quoi... Mais je ne veux pas qu'il s'en prenne à elle, je... Je ne le supporterait pas. Katia s'est sacrifiée pour moi en vain... Il est trop tard pour me sauver, mais il est toujours temps pour Natacha, alors je... J'ai pensé que vous pourriez m'aider à la protéger... C'est ma petite sœur... »
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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeDim 6 Mar - 21:45

Mon regard s'agrandit d'incrédulité quand elle me répliqua que le problème... c'était Dmitri. Son mari. Mon supérieur. Cet enfant de salaud qui menaçait Natasha. Je n'osais pas y croire. Qu'est-ce qu'il venait faire là dedans? Il n'avait pas assez de personnes à menacer et tyranniser comme ça? Je suivis du regard la jeune femme qui se levait et allait fouiller dans une commode pour revenir avec une lettre. Je pris doucement la lettre alors qu'elle me révélait qu'elle contenait les derniers mots de sa sœur ainée. Celle qui avait été fiancée à son mari actuel. Je sentis l'appréhension me gagner. Je n'avais pas très envie de lire ceci. C'était une lettre adressée d'une sœur à son autre sœur, je n'avais pas à entrer dans ce degrés d'intimité. Pourtant, Anastasia voulait me mettre en garde et protéger sa sœur.

Je baissai alors les yeux sur la lettre et commençai ma lecture... Plongeant lentement et inexorablement dans les profondeurs abyssales d'une terrible tragédie. Je ressentis la peur de Katia... Je compatis à sa douleur, à son désir de protéger ceux qui lui étaient chers, au péril de sa propre vie. Être fiancée à Dmitri était bien la pire chose qui pouvait lui arriver. Anastasia avait eu plus de chance avec Milan. Je les savais amoureux. Milan était toujours épris d'Anastasia et je pensais qu'elle l'aimait toujours, mais elle était mariée à un autre désormais... Quoiqu'il en soit, Ekaterina avait voulu protéger sa petite sœur. En vain. Elle était morte. Dmitri était vraiment un salaud, une ordure et mes envies de meurtre à son égard se trouvèrent décuplées, alors que je lâchais la lettre et serrai les poings, le regard soudainement furieux. Cela ne dura que l'espace d'un instant. J'avais apprit à dissimuler les émotions, mais cette fois, c'était trop. Je remarquai à peine le thé.

Mais je remarquai l'expression d'Anastasia alors qu'elle se mettait à parler très vite. Katia avait été poignardée par Dmitri. Parce que ce n'était pas elle qu'il voulait mais Anastasia et il l'avait eu. La fureur se mélangea au dégout sur mon visage devant l'ampleur de sa perfidie et de son immoralité. Mais ma fureur atteignit son paroxysme quand elle m'apprit qu'il avait décidé d'acheter le silence d'Anastasia en menaçant Natasha. Ma Natasha. Cette fois, je me levai d'un bond.

- "Il ne la touchera pas."

Je ne le permettrais pas et mon ton était catégorique. Les yeux luisants de larmes contenues d'Anastasia me permirent de me calmer et d'évacuer ce trop plein de colère, sans pour autant l'oublier. Je m'approchai doucement d'elle et m'accroupis à sa hauteur, oubliant toutes les règles de bienséance.

- "Vous n'avez montré ces lettres à personne... Mais vous avez décidé de me faire confiance à moi. Pourquoi? Pourquoi avoir pensé que je vous croirais là où les autres se seraient moqués de vous? Pourquoi ne pas avoir montré cela à Milan... Il vous aime encore."

Doucement, je posai une main sur son avant bras. Sa détresse me touchait et ses mots me poignardaient. Il était trop tard pour elle... Non, le destin ne pouvait s'acharner ainsi.

- "Votre père vous laisserait-il vraiment vous faire tuer par votre brute de mari? Fermerait-il vraiment les yeux en apprenant qu'il a assassiné votre sœur? Qu'il veut assassiner l'autre?"

Si c'était le cas, il méritait autant de mourir que Dmitri. Un père devait assurer le bonheur de ses filles. Il devait assurer l'honneur de la famille, la richesse, le pouvoir, mais pas à n'importe quel prix. Pas au prix du sang.

- "Il n'arrivera rien à Nasha, je ne le permettrai pas. Mais ne dites pas qu'il est trop tard pour vous. Il n'est jamais trop tard... Vous m'avez demandé si je pouvais tuer pour elle et je vous ai répondu que oui... Si cela pouvait vous sauver aussi, je le ferais. Je n'aime pas votre époux. Outre le fait qu'il passe sont temps à m'humilier, c'est un sadique violent. Et un lâche pour oser s'en prendre à une femme... Vous avez peur de lui, à juste raison je pense... Vous maltraite-t-il?"
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Anastasia K. Nouchkine
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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeLun 7 Mar - 14:42

Je ne savais pas exactement à quel genre de réaction je devais m'attendre. C'était véritablement la première fois que je montrais cette lettre à quelqu'un, je n'avais donc aucun élément de comparaison, moi mise à part. Ma réaction avait été violente, mais je n'étais qu'une femme, et si je tenais énormément à ma petite soeur, je n'étais pas non plus éprise d'elle. En revanche, Vassili, lui l'était. Il était amoureux de Natasha, il venait de me l'affirmer. L'amour pouvait faire faire de drôles de choses, j'étais la première à le savoir. Et il avait les moyens de faire ce que je n'étais pas en mesure de faire. J'avais déjà du mal à survivre à Dmitri, alors comment aurais-je pu protéger ma soeur autrement qu'avec mon silence ? Pour qu'il ne lui arrive rien je devais me taire. Mais Dmitri étant Dmitri, il fallait savoir que ses promesses n'avaient aucune valeur. Il ne ferait rien à Natasha pour le moment, parce qu'il n'y trouvait pas encore son compte. Mais il suffisait qu'il pense pouvoir en tirer un quelconque avantage pour qu'il passe à l'acte. Et il ne se priverait pas de rejeter la faute sur moi, m'accusant de ne pas m'être conduite correctement. Oui, Dmitri, en plus d'être un monstre, était un lâche. J'avais toujours l'impression qu'il n'assumait pas parfaitement ses actes, puisqu'il trouvait toujours un bouc émissaire, quelqu'un à rendre responsable. Mais quand bien même ce serait faut, je ne voulais avoir à porter la responsabilité du malheur de ma petite soeur. Ce serait définitivement trop pour moi. Malgré tout, il y avait des limites à ce que je pouvais supporter.

J'eus un sursaut lorsque Vassili se leva d'un bond, affirmant haut et fort que Dmitri ne toucherait pas Natasha. Malgré moi je m'enfonçai dans mon siège, toujours surprise par les gestes impulsifs ou brutaux que pouvaient avoir les hommes. Encore la faute à mon très cher mari, qui ne savait pas me parler sans me frapper. À croire que c'était devenu une sorte de réflexe... Et ces malheureux réflexes avaient fait de moi une femme craintive, s'inclinant devant les hommes, comme si tous ne pensaient qu'à la frapper. Non pas que je craigne Vassili, mais il émanait de lui une certaine force qui pouvait m'effrayer. Je me sentais minuscule face à lui, minuscule et chétive. J'eus malgré moi un geste de recul, bien vite réfréné, lorsqu'il vint s'accroupir à côté de moi. Honteuse, j'essuyais mes yeux avec ma manche, avant de tenter de reprendre contenance. Tenter seulement, car sa question me déstabilisa quelque peu, tout comme elle me serra le cœur. J'eus un petit soupir.

« J'ai décidé de vous faire confiance, parce que vous aimez sincèrement ma soeur. Et parce qu'après tout ce temps, vous êtes mon seul espoir. Et puis... »

J'hésitai quelque peu à poursuivre. Mais je pris une profonde inspiration, me redressant.

« Qui m'aurait crue ? Il était évident pour tous que je ne voulais pas épouser Dmitri. On m'aurait accusée de diffamation, on aurait cru que je voulais me débarrasser de lui. Surtout si peu de temps après notre mariage. Quand bien même c'eût été vrai, cela n'aurait paru crédible aux yeux de personne. C'est bien connu, les mariages arrangés sont rarement satisfaisants, mais comme la plupart s'en contentent, on m'aurait simplement dit de faire de même. »

Quant à savoir pourquoi je n'avais rien dit à Milan... La réponse était encore plus facile.

« Vous savez ce que Milan a fait après mon mariage avec son frère ? Il s'est enfuit. Purement et simplement. Pendant six mois. Comment aurais-je pu me tourner vers lui ? Il n'était pas là, et d'ailleurs il ne l'est toujours pas. Qu'il m'aime encore ou non n'a plus la moindre importance... Nous n'étions pas faits pour être ensemble, voilà tout. Il n'a plus besoin de moi, croyez moi. Il trouve tout ce qu'il veut dans les bras des courtisanes. »

Peut-être étais-je un peu dure, mais j'étais sincère. Je n'avais pas supporté sa fuite. Je n'avais pas supporté ses pitoyables lettres d'excuses alors qu'il était loin de moi et qu'il n'avait rien fait. Je n'étais pas prête à le pardonner. Et de toute façon, il ne semblait pas chercher mon pardon. Sans doute se moquait-il de l'obtenir ou non. Je n'étais plus son problème, j'étais celui de son frère. Même si j'avais eu l'impression, lors de notre dernière rencontre, qu'il se souciait encore un peu de moi, rien ne nous ferait revenir en arrière. Ce qui était fait était fait, et ce à mon plus grand désespoir. J'aurais pu tenter de le retrouver, j'aurais pu décider d'en faire mon amant. L'idée m'avait traversé l'esprit de nombreuses fois, et l'envie ne m'en manquait pas, malgré toute ma rancœur. Mais c'eût été défier Dmitri, ce qu'il était hors de question de faire pour le moment. S'il venait à la découvrir, ce serait une catastrophe, il ne me le pardonnerait jamais et m'en ferait payer le prix très lourdement, à sa façon. Et puis, encore faudrait-il que Milan et ses merveilleux principes acceptent de commettre une chose pareille. C'était un « crime », une erreur et j'en passe sur les principes religieux.

« Mon père ? Oh, apparemment Nasha ne vous a pas fait un portrait très juste de ce dernier. Mon père ne m'a jamais aimée, il a toujours tout fait contre moi. Savez vous ce qu'il a dit, lorsque je l'ai supplié à genoux de ne pas rompre mes fiançailles avec Milan, de ne pas me marier à Dmitri ? Eh bien, si tu as appris à aimer le premier, tu apprendras à aimer le second. Il n'a rien fait pour moi, tout comme il n'a rien fait pour sauver Katia. Mon père ne vaut pas mieux que mon mari. Il n'a pas hésiter à sacrifier le bonheur de sa fille pour tenir ses arrangements avec son ami. Quitte à briser des fiançailles vieilles de dix ans à quelques jours du mariage. »

Je pensais haïr mon père encore plus que mon mari. Oui, au fond, tout était de sa faute. S'il n'avait pas accepté de donner ma main à Dmitri, j'aurais épousé Milan comme prévu et j'aurais été heureuse... J'eus un sourire, devant la bravoure de Vassili. C'était bien la première fois que quelqu'un se disait prêt à tuer pour moi. Même Milan ne m'avait jamais dit cela. Et il ne le dirait jamais... Mais Vassili se trompait. Il était trop tard pour moi. Pour une simple et bonne raison.

« Vous avez tort, il est trop tard pour moi. Aujourd'hui... J'ai pratiquement la certitude d'être enceinte... Qui pourrait me sauver de cela ? »

J'eus un sourire terriblement triste. Ma condition était ce qu'elle était, elle ne changerait plus. À moins qu'avoir un fils calme Dmitri et le fasse m'oublier ? Rire nerveux et froid.

« Allons, Vassili... Un homme qui assassine sa fiancée parce qu'elle ne lui plait pas et qui vole celle de son frère ne peut pas être un amant tendre et attentionné. Dmitri veut, Dmitri prend, quel que puisse être mon avis. Je ne suis pas en mesure de l'empêcher de faire quoi que ce soit. Je suis sa femme, je suis son jouet. »

Je secouai doucement la tête. La réalité était ce qu'elle était, mais cela ne m'empêchait nullement de m'en désoler un peu plus à chaque seconde.

« En ce point, Milan et lui diffèrent... Différaient. »

Le passé. Je n'avais plus eu accès aux bras de Milan depuis des mois, et s'il me manquait, la réciproque ne semblait pas vraie. Les courtisanes étaient de vraies pies, jacassants et se vantant d'avoir tel ou tel homme dans leur lit. Oui, les rumeurs allaient vite, et non, elles ne m'épargnaient pas. Je savais ce qu'il en était. J'étais réaliste, je voyais la vérité en face. Même si voir mon ancien fiancé avec d'autres me faisait plus mal que les coups de son frère, j'acceptais.

« Nasha a de la chance de vous avoir trouvé... J'espère que vous pourrez être heureux tous les deux. »
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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeSam 12 Mar - 17:50

Ma réaction fut... vive. Pas vraiment violente, mais je sentis une rage réelle s'emparer de moi, à l'égard de cet homme méprisable qui avait osé assassiner une jeune femme innocente, qui maltraitait la seconde et menaçait maintenant la troisième. Dmitri ne méritait pas de vivre... Et ça se disait noble? Prince? Alors que ce n'était qu'une petite raclure de bas étage? Il y avait tellement d'injustice! Il aurait du être exécuté pour ses crimes, mais la seule personne qui pouvait l'incriminer n'oserait jamais le condamner ainsi. Par peur des représailles. Ce que je comprenais tout à fait. Et ce qui me rendait malade. Mais voilà qu'Anastasia se ratatinait dans son siège, comme craignant un coup de ma part, ce qui me mit la puce à l'oreille sur ce qu'elle endurait avec Dmitri. Même si j'étais davantage en colère encore en devinant qu'il la battait, je fis un effort pour me calmer et ne pas l'apeurer davantage. J'approchai doucement d'elle, calmant mes nerfs pour me montrer rassurant, ce que je savais faire à la perfection.

Doucement, sans détours, je lui demandais pourquoi elle m'avait montré cette lettre, pourquoi elle me confiait tout cela, à moi, un inconnu, quand elle aurait pu se confier à son père, sa mère, ses sœurs, le Tsar, même. Je n'étais rien, je n'avais aucun pouvoir. Je n'étais qu'un officier de l'armée impériale. Un officier doué et compétent, mais qui ne faisait pas le poids contre un Prince, aussi machiavélique et lâche soit-il... Bien qu'à armes égales, j'avais toutes mes chances, mais cela n'arriverait jamais. Elle m'avoua que personne ne l'aurait crue, pensant à une invention de sa part pour se débarrasser de ce mari qu'elle n'aimait pas (et c'était un euphémismes). J'acquiesçais doucement. Elle avait raison et cette incapacité à agir devait la rendre complètement folle.

- "Cette lettre prouve pourtant que Dmitri est un homme violent qui a fait vivre un enfer à votre sœur..."

Et à vous maintenant. Mais je me retins de le proférer à haute voix, même si cela semblait flotter dans l'air. Pourtant, elle aurait pu en parler à Milan, son ancien fiancé. Il me semblait homme d'honneur, qui n'aurait pas laissé passer cela. Mais peut-être me trompais-je, je ne le connaissais pas. J'entendis l'amertume de sa réponse et je regrettai d'avoir évoqué le sujet. Il avait fui. Il ne s'était pas battu pour garder sa fiancée, préférant laisser d'autres décider pour lui et abandonner son ancienne promise entre les griffes de son frère. Pauvre Anastasia... Elle avait été trahie par le seul qui aurait pu la sauver. Et elle en souffrait, comme elle souffrait de le voir dans les bras d'autres femmes... Les hommes avaient des envies, qu'il fallait assouvir. Et Milan ne trouvant pas d'autre fiancée, peut-être parce qu'il était incapable d'oublier Anastasia, il se consolait dans les bras de filles qui ne demandaient pas d'amour. Mais je doutais qu'elle accepte cette explication.

Je hasardais alors une quelconque défense de la part de son père et là, même discours : je me trompais. Lui non plus ne ferait rien pour elle.

- "Votre sœur m'a peu parlé de votre père pour être honnête. Je n'ai pas besoin de savoir grand chose de lui. Je sais juste qu'il ne m'acceptera sans doute jamais et que cela complique singulièrement les choses..."

Mais le portrait qu'elle m'en dépeignait accentuait encore mes craintes à ce sujet. Peut-être était-ce la rancœur qui assombrissait ainsi le tableau, je n'en savais rien, mais il apparaissait comme un homme cruel et inflexible, qui préférait son confort au bien être de sa famille. Allait-il falloir qu'une autre de ses filles meure pour qu'il commence à ouvrir les yeux et à se poser des questions cet imbécile? Et bien, puisque personne ne semblait prêt à défendre une juste cause, à savoir la vie d'une femme, je le ferais. Qu'elle soit Natasha ou Anastasia, je ne resterais pas les bras croisés. Andreï était marié à la sœur de Dmitri... Les deux femmes se connaissaient donc. Peut-être pourrais-je demander de l'aide à mon ami... Mais je ne pouvais confier tout cela à quelqu'un d'autre.

- "Quels sont vos rapports avec votre belle-sœur?"

Pavlina... Peut-être que le couple serait un allié, allez savoir? Cela valait le coup d'explorer la piste. Mais la résignation d'Anastasia faisant s'envoler toutes mes tentatives de me montrer optimiste. Elle m'annonça être enceinte avec un désespoir qui me fit frémir. Cela aurait dû être une bonne nouvelle... Pas une condamnation.

- "Normalement, les félicitations sont de rigueur... Personne n'ignore que Dmitri veut un héritier légitime."

Cela la sauverait peut-être. A moins qu'elle ne mette au monde une fille. Dmitri méprisait les femmes, il était brutal, arrogant, les traitant comme du bétail, sauf quand il jouait la comédie. Il était doué pour cela... Alors je demandai si il la battait. Son rire me fit frissonner. Elle me confirma bien être sa chose et pas réellement sa femme et je n'imaginais que trop bien ce rustre la frapper et l'allonger de force sur le lit pour prendre son dû, même si elle refusait. Je chassais ces pensées qui n'auraient pas du m'effleurer de mon esprit alors qu'elle me disait que sa sœur avait de la chance de m'avoir trouvée. J'eus un sourire, pas réellement joyeux.

- "Merci. Je l'espère aussi, mais tout porte à croire que cela va être un combat long et difficile... J'évite de penser aux obstacles qui nous attendent et j'essaie de profiter au maximum du présent, trop incertain quant au futur. Si je m'y attardais trop, je pourrais renoncer à elle, accablé par le désespoir... Votre sœur est ce qu'il m'est arrivé de mieux depuis ma naissance Anastasia. Et je ferais tout pour elle. Je ne laisserais personne lui faire du mal... Comme j'aimerais pouvoir vous sauver vous aussi..."

J'hésitais, avant de reprendre, en détachant soigneusement chaque syllabe :

- "Je le pourrais pourtant. Il suffit de tuer Dmitri. Vous seriez libre, Natasha ne serait plus menacée."

C'était dit. Et avec une froideur qui me surprit moi-même. Mais je n'aurais aucun état d'âme. Restait à trouver l'occasion.
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Anastasia K. Nouchkine
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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeSam 12 Mar - 22:54

J'eus un petit soupir, en secouant légèrement la tête.

« Cette lettre le prouve, oui... Le prouverait, plutôt. Dans une société comme la nôtre, peu de personnes seraient prêtes à accorder du crédit aux derniers mots d'une mourante. Ekaterina passait pour folle, à la fin... Tout le monde n'est pas comme vous. Tout le monde ne croit pas une femme. C'est bien dommage, n'est-ce pas ? »

Oh oui, c'était dommage. Les hommes avaient la place principale dans notre société, et peu voulaient reconnaître que les femmes pouvaient faire autant, voire mieux. Les hommes, trop orgueilleux, avaient tendance à oublier la Grande Catherine. Les hommes tenaient à leurs privilèges. Et à leurs droits. Leurs droits, qui prévalaient sur ceux des femmes. Personne n'aurait reproché aux hommes leurs nombreuses maitresses. En revanche, si une femme prenait un amant... Ah ! Elle passait immédiatement pour une putain, une femme de petite vertu. C'était encore étonnant que personne ne sache que je n'étais pas vierge alors que j'avais épousé Dmitri. Encore que cela se comprenait. Pour Dmitri, cela aurait été la honte assurée si on avait appris que sa femme n'était même pas vierge. Lui si misogyne, si dominateur, n'avait pas pu être le premier à toucher sa femme. Qu'il le veuille ou non c'était irréversible, un autre que lui m'avait pris ma virginité, et cela, il ne pourrait pas le changer. Et pour un peu, c'était presque tentant d'avouer toute la vérité, à savoir que c'était son petit frère qui avait pris la virginité de sa femme. La honte aurait été assurée. Mais un scandale, c'était bien la dernière chose dont j'avais besoin pour le moment. Une chose après l'autre. Je n'étais pas surhumaine, je ne pouvais pas gérer tout à la fois. Pas dans un tel état d'abattement et de fatigue. Mais qui sait ? Peut-être que jeter le discrédit sur Dmitri me ferait du bien. Ce serait lui rendre la monnaie de sa pièce. Rien ne serait plus grave pour lui que voir sa précieuse réputation entachée par son idiote de femme.

« Mon père... Mon père ne voit pas les gens. Seuls les titres l'intéressent. C'est pour les titres qu'il nous a vendues à Nikolaï Nouchkine. Vous pourriez être le meilleur des hommes que vous ne feriez pas le poids fasse au pire des princes. »

Je levai légèrement les yeux au ciel. Si mon père ouvrait seulement les yeux, il verrait que les titres ne faisaient pas tout. Il fallait faire attention aux hommes pour ce qu'ils étaient. Pas seulement pour ce qu'ils avaient ou ce qu'ils pouvaient offrir. Voir au delà des apparences. Si mon père s'était un peu penché sur Dmitri, il aurait vu qu'il n'était pas celui qu'il prétendait être. Tout comme il aurait vu que Milan n'était pas le jeune homme si calme et obéissant qu'il pensait qu'il était. J'aurais aimé voir sa tête s'il avait su qu'il avait partagé la couche de sa fille pendant plusieurs années. Et visiblement, il n'avait même pas conscience d'être manipulé sans arrêt par son pseudo meilleur ami. Savait-il seulement que sa famille le haïssait ? Je le haïssais, je ferais n'importe quoi pour le faire tomber. Lui et ses amis. Je savais qu'ils trafiquaient contre le tsar. Dès que j'aurais les preuves nécessaires, je le dénoncerais. Ce serait là le moyen de me débarrasser des trois hommes qui avaient fait de ma vie un enfer. Mais de l'eau aurait coulé sous les ponts avant que ce soit le cas...

« Pavlina ? Je l'ai toujours beaucoup aimé, nous étions proches jadis... J'aimerais la voir plus souvent, mais Dmitri limite mes sorties ainsi que mes visites... Ici, je suis libre de mes mouvements et libre de recevoir qui je veux parce que je suis dans les bonnes grâces de Marie Narychkine. Mais croyez bien que Dmitri me fait regretter mes moments de liberté... Enfin... Oui, j'entretiens de très bons rapports avec Pavlina. Pourquoi cette question, vous la connaissez ? »

S'ensuivit l'annonce malheureuse de ma grossesse. Vassili avait raison, les félicitations devraient être de rigueur. Elles l'auraient été si j'avais été enceinte de Milan. Mais ce n'était pas le cas. J'eus une grimace de dégout.

« Dmitri veut un fils plus que tout, oui... Et dieu sait qu'il fait tout pour l'obtenir... Ironique, quand on sait qu'il a une poignée de bâtards se baladant librement dans Saint-Pétersbourg. Seigneur, je n'ose imaginer sa réaction si je mettais au monde une fille au lieu d'un garçon... »

Étrangement, cela me soulager de pouvoir me confier à quelqu'un. On n'a pas idée à quel point c'est difficile de garder ce genre de choses pour soi. Cela me faisait du bien, et me soulageais de savoir que quelqu'un saurait ce qu'était réellement ma vie. Pas un conte de fée, comme tentait de le faire croire Dmitri. Cela faisait au moins une personne de mon côté. Quelqu'un qui me comprendrait et saurait pourquoi j'étais cette femme si froide et hautaine en société. Je tentais seulement de me protéger, et de protéger les gens autour de moi. J'évitais de me faire des amies, parce que savais que Dmitri serait capable de s'en prendre à elle pour me faire culpabiliser un maximum, et pour me soumettre davantage à sa volonté. Et la volonté de Dmitri était implacable... Je secouai légèrement la tête, avant de prendre les mains de Vassili entre les miennes.

« Ne baissez pas les bras. Mais ne vous battez pas non plus contre mon père. Soyez plus intelligent que lui. Ne tentez pas de le rencontrer, ni d'avoir son approbation. S'il apprenait votre existence, il tenterait par tous les moyens de vous éloigner de Natasha... Épousez la. Épousez la ! Faites ce que nous aurions dû faire. Faites fi des convenances, elles n'apportent que le malheur. »

Qu'il épouse ma sœur et soit heureux avec elle, c'était tout ce que je demandais. Cela lui sauverait la vie et cela donnerait une bonne leçon à mon père. Je me souvenais qu'avec Milan, nous avions songé à nous marier dans le secret. C'était resté une plaisanterie entre nous. Mais avec le recul, je ne trouvais pas l'idée si drôle ou si stupide. Nous aurions dû accélérer les choses à notre façon, et nous marier. Nous aurions trouvé un prêtre pour nous marier. Et le mariage consommé, personne n'aurait rien pu dire. Oh, que de regrets... Regretter ne servait malheureusement à rien aujourd'hui. Ce qui était fait était fait et... Je fis les gros yeux lorsque Vassili évoqua la possibilité de supprimer Dmitri pour arranger les choses.

« Oh non, je vous en prie ! Ne mettez pas votre vie en danger pour moi ! Préoccupez vous de ma soeur avant tout ! Et si vous échouiez ? Ne vous retrouvez pas pendu au bout d'une corde pour moi. Dmitri aura son compte en temps venu... Un homme comme lui ne peut s'en sortir éternellement... Si la justice des hommes ne peut se charger de lui, ce sera celle de Dieu qui lui fera regretter ses péchés. Je doute que l'on puisse croiser ce genre d'homme au paradis, vous ne croyez pas ? »

J'eus un petit rire, me laissant glisser dans mon siège.

« Dites moi... Pourquoi n'êtes vous pas avec Natasha en ce moment ? C'est avec ma joyeuse petite soeur que vous devriez être... Vous n'êtes pas obligé d'écouter mes plaintes, vous savez. Je voulais juste vous prévenir des dangers qui la menaçent... Pas pour m'apitoyer sur mon sort. »
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Vassili Tourgov

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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeDim 3 Avr - 20:06

Je serrai les poings alors qu'Anastasia me répondait que personne n'accorderait foi aux dernières notes d'une mourante, que l'on pensait folle. Un éclair de colère passa dans mon regard alors que je répliquais, d'une voix dangereusement calme :

- "Alors avant de la tuer, il s'est appliqué à la faire passer pour folle?"

Un ton beaucoup trop calme, en contradiction avec le feu latent qui couvait dans mes prunelles. Je savais que Dmitri était un salopard, mais à ce point là... Cela me donnait la nausée et surtout envie de dégainer l'épée et de la lui plonger dans le cœur, pour qu'il cesse de faire souffrir ainsi les femmes qui partageaient sa maudite vie. Le pire était qu'Anastasia devait penser au sort qui l'attendait. Pensait-elle être une femme en sursit? Pensait-elle qu'il la tuerait également un jour? Et pourtant, son courage, elle le réservait pour protéger sa jeune sœur.

- "C'est en effet regrettable, surtout que bien des femmes sont plus compétentes que la plupart des hommes."

L'exemple de Catherine de Russie en était un modèle éclatant. Femme dure et déterminée, érudite, amie des grands penseurs, elle avait été un monarque d'exception et avait contribué au rayonnement de notre pays. Qu'en restait-il aujourd'hui? Alexandre était un homme, et il n'avait pourtant pas la poigne de cette femme. Et avec cet arriviste de Français qui lorgnait vers la Russie... Les temps étaient bien incertains.

Et son père ne l'aiderait pas. Il se fichait du bonheur de ses filles, seul comptait le prestige et le pouvoir. Et elle anéantit mes espoirs de pouvoir un jour lui demander la main de Natasha en me répondant que sans titres, je ne l'intéresserais pas. Je n'étais pas prince, ni même duc et encore moins noble. Rien de tout cela. Je n'avais que ma loyauté au Tsar et mes états de services irréprochables, ainsi que mon amour pour sa cadette. Je saurais la rendre heureuse et prendre soin d'elle. Mais cela, il s'en fichait. Mais ce n'était pas le moment de pleurer sur mon sort. Je devais protéger Natasha.

Et Anastasia puisque personne ne le ferait, pas même son ancien fiancé, Milan. Je l'avais pensé homme d'honneur. Mais il avait vite fermé les yeux sur le sort de celle qui avait été sa fiancée pendant 10 ans. Je me rappelai alors que la sœur de Milan et Dmitri était la femme d'Andreï et j'en profitais pour demander les rapports entre Pavlina et Anastasia. Bons, d'après cette dernière et elle se demanda évidemment, pourquoi je posais cette question.

- "Disons que je suis assez proche de son époux. Et qu'il a une certaine influence lui aussi."

Je n'avais aucun plan en tête, mais j'y réfléchirais. Elle m'annonça alors sa grossesse, avec la joie d'un condamné qui monte sur le billot. Les félicitations auraient du être de rigueur, elle aurait du être folle de joie, mais elle portait l'enfant de l'homme qui faisait de sa vie un enfer. On ne pouvait pas la blâmer de son manque d'enthousiasme.

- "Les bâtards ne sont pas ses héritiers et ne porteront pas son nom."

Concernant le sexe de l'enfant en revanche, je préférai rester muer, trop conscient de ne pouvoir la rassurer à ce sujet. Il pouvait en effet tuer la petite fille, trouvant cette enfant inutile pour ses desseins, gênante. Il avait un caractère cruel, épouvantable, dieu seul savait de quoi il était capable, même avec la chair de sa chair. J'étais résolu à l'aider et pourtant, je ne pus cacher mon désespoir face à l'avenir qui m'attendait avec Natasha. Leur père n'était pas homme à accepter un simple officier dans sa famille. Elle me prit alors les mains, spontanément, me prenant ainsi au dépourvu et je levai un regard surpris vers elle. Elle me conseilla alors d'épouser sa sœur en secret, sans chercher l'approbation de son père et de mettre la famille devant le fait accompli. Idée séduisante, mais déshonorante... Mais si nous n'avions pas le choix, si cela pouvait la protéger.

- "J'y ai déjà songé... Mais cela anéantirait définitivement toute chance de me faire accepter par votre père. Néanmoins, vous semblez convaincue que de toutes façons, je ne l'obtiendrais pas alors... Je n'ai rien à perdre. Je veux juste que Natasha soit heureuse et que je puisse la protéger."

Moi qui avais renoncé à cette idée, voilà qu'Anastasia la réimplantait avec force dans mon esprit. Je n'avais pas fini de la ressasser, je le savais. Je lui assurais alors que je tuerais Dmitri, pour Natasha et pour elle, ce qui sembla l'affoler.

- "La justice de Dieu est parfois trop lente. Le rôle des hommes est de protéger les plus faibles... Comment pourrais-je me regarder en face si je sais tout de votre calvaire et ne fait rien pour y mettre un terme? Comment pourrais-je accepter d'apprendre un jour votre mort, par sa faute?"

Elle me demanda alors ce que je faisais avec elle et pas avec sa sœur.

- "Je ne peux malheureusement pas fréquenter votre sœur aussi souvent que je le souhaiterais. J'ai mes devoirs et nos emplois du temps ne concordent pas toujours."

Et j'en éprouvais un vif regret. Je ressentis une bouffée d'affection pour Anastasia, femme forte et fragile à la fois, malmenée mais voulant protéger les êtres chers à son cœur, sans se soucier de son sort.

- "Votre compagnie est très agréable Anastasia. Et je suis heureux que vous me fassiez suffisamment confiance pour me confier vos tourments. Ceux qui sont au courant ne doivent pas être légion... Natasha ignore tout cela, n'est-ce pas? Pour la protéger, vous ne lui avez rien dit."

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Anastasia K. Nouchkine
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MessageSujet: Re: Could you please help me ? { VASSILI }   Could you please help me ? { VASSILI } Icon_minitimeDim 10 Avr - 14:47

Je ne pus qu'acquiescer. En effet, Dmitri s'était appliqué à faire passer ma Ekaterina folle, avant de l'assassiner. À tel point que nous aurions pu croire qu'elle s'était suicidée si nous n'avions pas retrouvé un couteau à côté de son corps. La pauvre ne s'était même pas défendue... Je crois qu'elle n'en avait même pas eu envie. La pauvre... Comme je m'en voulais, de ne pas avoir été en mesure de l'aider, de la défendre... Je n'avais rien vu, complètement aveuglée par mes sentiments pour Milan. Je me sentais terriblement coupable. Quelque part, nous étions tous responsables de la mort de Ekaterina. Personne n'avait rien vu, personne n'avait rien fait. Natacha et moi étions trop jeunes pour penser au pire à cette époque, mon père ne voyait que l'argent et les bénéfices que ce mariage pourrait lui apporter, et notre mère n'avait pas osé s'opposer davantage à notre père. Nous nous étions rendu compte de la situation trop tard, une fois qu'elle était morte. Et cela n'avait nullement freiné les ambitions de notre père. Non, il s'était contenté de revoir ses projets de mariage, comme si de rien n'était. Comme s'il ne venait pas de perdre sa fille ainée.

« Vous choqueriez bien des hommes, et des femmes, en disant cela en public ! Beaucoup sont persuadés que les femmes ne servent qu'à donner des enfants. C'est bien dommage, n'est-ce pas ? Tout le monde à oublié la Grande Catherine... Cela ne plait pas aux hommes, d'être rabaissés dans leur intelligence par les femmes. Voilà pourquoi mon père a tenté par tous les moyens de nous faire changer, mes sœurs et moi. »

J'eus un petit rire, puis un sourire.

« Natacha et moi ne sommes pas vraiment de bons modèles pour la cour. Nous sommes un peu... extraverties. »

Mais Natacha avait eu un peu plus de chance que moi. Mon père avait moins bridé ma petite Nacha, parce qu'il était trop occupé avec Ekaterina et moi. Et maintenant il était trop tard, quand bien même il tentait encore désespérément de la marier à Milan. Seigneur, s'il avait su ce qui se passait entre elle et Vassili ! Jamais il ne l'accepterait, parce qu'il n'était pas assez gradé. Il refuserait de voir l'homme qu'il était. C'était tellement stupide. Il ne se rendait pas compte qu'il passait à côté de personnes extraordinaires, à cause de ses préjugés. Et il risquerait de rendre malheureuse sa fille, avec ses idioties. Parfois je me demandais s'il ne se vengeait pas sur nous parce qu'il n'avait pas eu de fils, ou parce que ce dernier était né prématurément, et n'avait pas survécu. Ce n'était pas notre faute ! Nous aurions certainement été bien plus heureuses si nous avions été des garçons. Mais Dieu en avait décidé autrement, et nous en payions les conséquences chaque jour. C'était le sujet d'une de mes disputes avec Milan. Lors de ce fameux bal, il m'avait reproché d'avoir dansé avec plusieurs hommes. Et je m'étais défendue en lui expliquant qu'en tant que femme, je devais faire ce que l'on attendait de moi, et obéir. C'est à dire n'être qu'une poupée.

« Cet enfant sera un bâtard au même titre que les autres. Parce que sa femme, il l'a volée à un autre. »

Et dans la Bible, c'était aussi péché que le meurtre. Oui, Dmitri avait volé la femme de son frère. Et quand bien même personne n'acceptait de l'admettre, c'était bel et bien le cas. Mais qui irait à l'encontre du merveilleux Dmitri ? Personne. Parce que soit on le craignait, soit on le vénérait. Dans les deux cas, personne ne disait rien. Alors que tout le monde savait ce qu'il avait fait, et tout le monde savait ce qu'il faisait. Il était assez fou pour se vanter de dominer sa femme de toutes les façons possibles et imaginables. C'était immonde, mais tout à fait à l'image de mon mari.

« Vous n'avez rien à perdre, non, et tout à gagner. Nous n'avons qu'une vie, il serait dommage de la gâcher à cause d'un homme trop orgueilleux. De toute façon, nous sommes dans une impasse. Natacha ne consentira jamais à épouser Milan, et malgré tout, Milan a juré de ne jamais en épouser une autre que moi. C'est une perte de temps, c'est tout. »

Pour tout le monde. Milan n'avait qu'une parole malgré tout, et je savais qu'il ne reviendrait pas sur sa décision. Donc, personne n'épouserait personne. Mon père ne pourrait pas décider de laisser Natacha éternellement fiancée à Milan, si ce dernier refusait de l'épouser. Natacha avait besoin d'un mari. Encore que, tant qu'elle était officiellement fiancée à Milan, personne ne tenterait de prendre sa place, et ainsi elle ne risquait pas de se retrouver fiancée à un rustre. Natacha était jeune et terriblement jolie, les prétendants se bousculaient pour demander sa main à mon père. Et ce dernier n'avait pas intérêt à rompre ses fiançailles avec Milan, sans quoi je risquerais fortement de me décider à intervenir, avec les pouvoirs que me donnaient mon rang, quitte à déplaire à mon époux et à mon paternel. Mais pour le moment, je devais me tenir à carreau. Car enceinte, on me briderait encore davantage. Ce qui me serait totalement insupportable. J'avais déjà assez de chaines comme cela. Mais que ne ferait pas Dmitri pour me rendre la vie infernale ! Ce qui j'appréciais, j'étais obligée de le cacher, car il me l'enlèverait sur l'instant. Seigneur, comment pouvait-on être aussi méchant, et aussi égoïste ? Je m'étonnais encore de la terrible personnalité de Dmitri. Mêmes nos ennemis ne pouvaient pas avoir le cœur aussi sombre que le sien. Enfin non, Dmitri n'avait tout simplement pas de cœur. Pas de coeur, pas d'âme, rien du tout.

« Et moi, comment pourrais-je supporter de vous voir condamné pour m'avoir sauvée ? Ce n'est pas à vous de me venir en aide... Non pas que je ne veuille pas de votre aide, loin de là. Mais vous avez une grandeur d'âme extraordinaire, Vassili. Et je ne veux pas risquer votre vie pour la mienne. Si vous voulez me rendre service, rendez ma soeur heureuse. C'est tout ce que je vous demande, cela suffira amplement à mon bonheur. »

Impossible d'être égoïste lorsqu'il s'agissait de ma petite soeur. Natacha méritait d'être heureuse. Vous me direz que tout le monde mérite d'être heureux, c'est certainement vrai. Mais ma Natacha était tout ce qu'il me restait, et je ne voulais pas que sa vie soit gâchée comme la mienne. Et puisque je ne pouvais pas agir officiellement pour sa sécurité, je le faisais officieusement. J'avais encore trop peur que Dmitri s'en prenne à elle pour révéler ses actes au grand jour. Je savais ce qu'il serait capable de lui faire, et cela me terrifiait. Je ne supporterais pas d'être responsable de cela. Je me devais au moins de faire tout mon possible pour la protéger. La protéger sans qu'elle sache quelle était ma situation. Je ne voulais pas l'inquiéter. La connaissant, elle se révolterait et finirait par s'attirer des ennuis. Elle et moi nous ressemblions énormément, finalement.

« Non... Pourquoi lui dire ? Pour l'inquiéter davantage, et la faire culpabiliser ? À quoi bon... Je veux qu'elle soit heureuse, c'est tout. Je veux qu'elle reste innocente aussi longtemps que possible. Je ne veux pas qu'elle s'inquiète, ni pour elle, ni pour moi. Voilà pourquoi j'ai décidé de vous faire confiance. Vous avez les épaules solides, vous pouvez la protéger tout en gardant le secret. »

J'eus un léger soupir. Les personnes de confiance étaient peu nombreuses à la cour, toutes les informations étaient susceptibles d'être échangées contre de l'argent ou des services. Je me levai, incitant Vassili à se lever lui aussi, d'un léger geste de la main. Un peu tremblante, je posai mes mains sur ses épaules, avant de le regarder bien droit dans les yeux.

« Je vous fais confiance. En vous confiant la vie de ma soeur, je vous confie la mienne. Faites-y très attention, elle est ce que j'ai de plus cher au monde. Ma petite Nacha... »

Avec un petit sourire, je me hissai sur la pointe des pieds, et déposai un léger baiser sur sa joue.

« Faites moi plaisir, allez la retrouver. Faites la rire et sourire, elle le mérite tellement. Vous êtes quelqu'un de bien, Vassili. Je vous promets de faire tout ce que je peux en votre faveur. Vous êtes déjà cher à mon coeur, pour tout ce que vous faites pour nous. »

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