LES NUITS BLANCHES DE SAINT-PETERSBOURG
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

 

 I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Mikhaïl Kristianov

Mikhaïl Kristianov


Messages : 64
Date d'inscription : 12/02/2011

I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia] Empty
MessageSujet: I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia]   I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia] Icon_minitimeJeu 28 Avr - 9:24

[Et parce que je suis tombée amoureuse de cette chanson et que c'est elle qui m'a inspirée pour ce RP, cadeau !]

Ekaterina me manquait tellement.

J'étais en train de me perdre, je le savais. Les reproches désespérées d'Irina faisaient leur chemin, inconsciemment, lentement mais sûrement. Pourtant, je continuais obstinément à rentrer la tête sous le sable et à me fourvoyer, à persister dans mes erreurs. Je refusais de laisser Natacha tranquille, profitant de la moindre occasion dans la conversation pour lui rappeler le mariage avec Milan, ce mariage qu'ils refusaient catégoriquement tous deux de contracter. Ces insinuations, de même que les répliques acides - mais toujours polies en apparence, bien qu'aucun de nous trois ne fussions dupes - de ma benjamine, détruisait le climat déjà fragile de notre famille. Par ma faute, aucun lien ne m'avait jamais uni à Ekaterina et Anastasia, et, bêtement, stupidement, je rognais avec acharnement le faible fil me reliant à Natacha. A croire que j'aimais me faire du mal. Pourquoi continuer à se voiler la face ?

Quand je me perdais trop dans ces considérations - quand j'étais à deux doigts d'enfin laisser éclater la vérité dans mon esprit, en fait - j'allais voir Ekaterina. Je lui parlais, à mi-vois. je récréais avec elle ce lien que nous n'avions jamais eu, conscient qu'il était désormais bien trop tard. Jamais ma fille n'avait su à quel point je l'avais aimée. Elle, mon enfant prodige. Mon aînée, cette vie que nous avions attendue si longtemps. L'une des trois meilleures choses que j'avais faites de ma vie - mais les deux autres étaient de plus en plus inaccessibles.

C'est plus facile de livrer son cœur à une morte.

Petit à petit, elle remplaçait Irina. Ma femme était trop franche pour mon bien, ou plutôt ce que je pensais être mon bien. Si j'avais eu un minimum de bon sens, j'aurais su qu'il fallait écouter ses conseils crus et tranchés. Mais même en étant si violente dans ses paroles, elle ne parvenait pas à se faire entendre. C'était certainement à cause de Ekaterina. Celle vers qui je me réfugiais toujours désormais lorsque j'avais besoin de réussir à m'abuser à nouveau. Je me demandais souvent, tout le temps, si de là-haut, elle avait su me pardonner, maintenant qu'elle savait qui j'étais réellement. En était-elle capable ? Nous ne savions toujours pas qui l'avait tuée, même si parfois je me demandais si elle n'était pas un meurtre précurseur à ceux qui sévissaient aujourd'hui. Seulement, malgré ces doutes, j'avais toujours cette intuition persistante que c'était de ma faute. Que mes actes l'avaient menée à sa mort aussi sûrement que si j'avais moi-même brandi le poignard. Pourquoi, cela je n'en savais rien.

J'étais devant sa tombe. Le gisant qui la représentait était d'une beauté si pâle comparée à la sienne... Les deux tableaux qui ornaient les murs de notre demeure, l'une où l'on voyait nos trois filles jouer ensemble à six ans, un autre où elle posait dans toute la splendeur de son adolescence, étaient plus fidèles, mais terriblement vides de vie. Je voulais revoir cette petite étincelle qui brillait dans ses yeux lorsqu'elle était petite fille, et qui s'était éteinte si tôt. Elle ne pouvait pas apparaître sur le tableau où elle avait environ seize ans. Elle n'existait déjà plus quand le peintre l'avait couchée sur la toile. Non, aucun substitut n'existait, tous trop fades à mes yeux. J'avais perdu Ekaterina, définitivement. La seule manière de la retrouver était de me recueillir devant elle, dans la chapelle s'élevant au fond du parc du domaine, en toute intimité. Seuls la famille, un prêtre, ou notre intendant, pour prendre soin du lieu, avaient droit d'y pénétrer. Ainsi, nous n'étions plus que sept pour pouvoir contempler sa beauté. Alors qu'il y avait eu cette époque où tout Saint-Pétersbourg était à ses pieds, jalousant Dmitri, se désolant de sa tristesse apparente. Trop lointaine pour que je puisse m'en souvenir désormais. Deux ans, c'était si long lorsque l'on pleurait son enfant.

Mes mains étaient croisées devant moi, je me tenais raide. Il était rare que je m'abandonne devant elle, même si parfois je cédais à mes émotions et tombais à genoux devant elle, lâchant un flot de paroles consistant surtout en des excuses balbutiantes. Je détestais cela. Non pas qu'elle ne méritât pas mes excuses, mille fois j'aurais dû les lui donner. Mais je n'aimais pas montrer un quelconque signe de faiblesse, même à ma fille morte. Si stupide. Un non-sens. Pourtant, même si désormais je lui disais toute la vérité de mes sentiments, je m'efforçais de rester digne. Je n'avais pas à m'écrouler devant mon enfant, c'était moi qui devais la soutenir et non pas l'inverse. Cependant, aujourd'hui, je ne disais rien. J'avais juste eu envie de contempler son visage, encore.

Ses traits réels se faisaient si flous que bientôt, cette statue grise et triste serait plus fidèle à Ekaterina que ma mémoire.
Revenir en haut Aller en bas
Anastasia K. Nouchkine
I love you doesn't mean I forgive you.
Anastasia K. Nouchkine


Messages : 259
Date d'inscription : 12/02/2011
Age : 32
Localisation : Saint Pétersbourg.

I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia] Empty
MessageSujet: Re: I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia]   I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia] Icon_minitimeJeu 28 Avr - 17:36

Une fois par mois, j'allais sur la tombe de Ekaterina. C'était peu, mais c'était tout ce que je pouvais me permettre en étant mariée à Dmitri et en le fuyant à moitié. Aller sur la tombe de ma sœur impliquait de retourner chez moi. À chaque fois, je faisais mon maximum pour être discrète, parce que je n'avais nulle envie de croiser mon père. Quand je voulais voir ma mère ou Natacha, je m'arrangeais pour les rencontrer au palais d'Hiver ou au Jardin d'été. Je fuyais mon géniteur comme la peste. Nous ne nous étions plus parlé depuis des mois, mis à part les politesses échangées formellement lorsque par hasard je tombais sur lui et étais obligée de m'adresser à lui. En vérité nous ne nous étions jamais réellement parlé. Je savais peu de choses à son sujet, sinon qu'il était obsédé par l'argent et le pouvoir, et qu'il aimait ses filles autant qu'on aime la vache qu'on s'apprête à abattre. Il ne me connaissait pas non plus. S'il m'avait connue il m'aurait laissée épouser Milan. S'il m'avait aimée il n'aurait pas cherché à me transformer en femme parfaite, pas plus qu'il ne m'aurait arraché l'amour de ma vie. Je n'étais rien pour mon père, il me suffisait de me le rappeler à chaque fois que le souvenir d'un geste tendre de sa part me revenait. Il avait tenté de m'appâter comme on tente d'appâter la bête que l'on se prépare à pourfendre. Je n'étais rien. Rien qu'une femme, rien qu'une chose dont il avait disposée pendant vingt-deux ans avant de la vendre au plus offrant. Sans se soucier de la cruauté de l'acheteur, ni même de sa réputation. Le pire c'est que lui n'avait rien gagné. Il avait payé pour m'offrir. Pour que j'aie un titre auquel il n'aurait jamais accès. Douce ironie ! C'était cette même ironie qui faisait que je pouvais maintenant commander mon père, puisqu'ayant un rang supérieur au sien. Je ne me serais jamais permis un tel comportement envers ma mère ou ma sœur, mais je profitais allègrement de la situation pour rendre à mon père la monnaie de sa pièce. Qu'il s'estime heureux ! Avec mon rang et mon influence à la cour j'aurais pu exiger sa pendaison ! Si je ne le faisais pas, c'était parce que ma mère l'aimait toujours et que me sœur ne le détestait pas totalement. C'était mon amour pour elles qui le maintenait encore en vie. Car pour moi il n'était rien, il n'avait pas sa place dans mon cœur. Dommage qu'il n'existe pas un organe pour la haine, mon père l'aurait rempli tout entier.

Je n'avais pas mis les pieds dehors depuis que Milan était venu me chercher, soit quelques jours auparavant. Personne n'était encore venu me réclamer, le délais était encore trop court pour que l'on s'aperçoit que quelque chose clochait réellement. Il n'était pas rare que je passes des jours sans voir Dmitri, soit parce que j'étais au Palais d'Hiver à tenir compagnie à Marie, soit parce qu'il était en campagne, soit parce que je le fuyais... Il savait que je le fuyais et semblait s'en amuser. Il venait toujours un moment où il venait me chercher par les cheveux. Seulement cette fois-ci, quand lui viendrait l'envie de le faire, il risquerait fort de ne pas me trouver. L'Hermitage était un endroit très protégé, Elizaveta triait ses invités sur le volet. Heureusement pour moi, elle adorait Milan, et heureusement pour moi elle était assez ouverte d'esprit pour ne pas me tenir rigueur d'être une amie proche de Marie. J'avais toujours voulu la connaître, mais par respect pour elle et pour Marie, j'avais gardé mes distances. Je ne voulais pas risquer de passer pour une hypocrite jouant sur les deux faces d'une même pièce. Pourtant là, il était assez évident que je devrais aller lui présenter mes remerciement les plus sincères. Garder cacher une princesse n'était pas une mince affaire, même pour une Impératrice. En quelque sorte j'étais une fuyarde, même si personne n'était encore au courant. Mais il ne faudrait pas très longtemps à la rumeur pour se propager une fois qu'on se serait aperçu de ma disparition. Même si au sein même de l'Hermitage les gens étaient discrets, les serviteurs finissent toujours par parler. Le colportage, ou l'art de transformer un baise-main en étreinte passionnée dans un cabinet privé. L'imagination des gens m'avait toujours beaucoup étonnée. Leur art de la déformation, aussi. Ou l'art de ruiner des vie comme je l'appelais.

Tournant comme un lion en cage, j'ai fini par demander à Milan l'autorisation de sortir. Je dus longuement le convaincre que je ne risquais rien pour le faire céder. Je ne comptais aller nulle part, et certainement pas chez les Nouchkine. Je ne voulais qu'aller fleurir la tombe de ma soeur. Il me semble que c'est ce seul argument qui le fit céder, mais il m'enjoignit d'être prudente. Il était évident que je le serais. Je n'étais pas sotte et j'étais devenue maitresse dans l'art de me camoufler. Je fis préparer une troïka, dans laquelle je me glissai rapidement, à l'abri des regards, dans la cour arrière. Étrangement, à chaque fois que j'allais sur la tombe de Ekaterina, je faisais un effort vestimentaire. Parce qu'elle méritait mieux qu'une petite soeur mal coiffée et vêtue comme une roturière. Je préférais me parer pour une morte que pour un pseudo mari. Lorsque nous étions encore jeunes, je serais de poupée vivante à Ekaterina, qui s'amusait à choisir mes vêtements et mes coiffures. Parfois le résultat était cocasse, mais en grandissant elle avait développé un goût merveilleux pour les belles choses, m'offrant robes et bijoux à la moindre occasion. Aujourd'hui c'était moi qui m'amusait avec Natacha, tentant désespérément de la faire rentrer dans une robe de princesse quand elle préférait les robes simples pour aller vagabonder partout, que ce soit en ville ou en campagne. J'avais été de ce genre là, moi aussi... Pour l'occasion j'avais choisi une robe en soie vert émeraude. Simple mais très élégante, avec des manches étroites d'un vert plus léger, et une ceinture en soie d'un vert plus sombre. Le col rond était décoré de dentelles françaises irisées, tout comme le bord des manches. Malgré le printemps il faisait encore froid, aussi avais-je pris soin d'enfiler un épais manteau de fourrure noire. J'ai ramené mes cheveux en une longue tresse sur le côté, simplement.

Le voyage jusqu'à chez moi ne dura pas très longtemps, et je demandai au cocher de s'arrêter avant d'entrer dans notre propriété. Je préférais finir à pieds. La tombe de Ekaterina était un peu enfoncée dans le bois autour de chez nous, dans un caveau familial. Endroit que j'avais toujours trouvé trop sombre et trop lugubre pour elle. L'air frais mais pas froid me faisait du bien. Je respirais à fond les milliers d'odeurs du bois. Je me sentais toujours à l'aise perdue au milieu de la nature. Plus qu'au palais où toutes ces mondanités me rendaient malade. Il me fallut sans doute un peu plus de vingt minutes pour arriver à l'endroit. Comme à chaque fois je ne pus m'empêcher de soupirer. Avant de pénétrer dans le caveau, j'allais couper quelques branches d'un lilas blanc, que j'avais fait planter là pour Ekaterina. Son arbre préféré, ses fleurs préférées. La saison du lilas était courte, aussi veillais-je de venir toujours à cette période là. Sinon, je lui amenais d'autres fleurs, mais toujours blanches. Plusieurs branches entre les bras, je poussai la lourde porte métallique qui grinça. Il manquait toujours de lumière dans cet endroit, c'était abominable ! Je descendis les marches précautionneusement, il eût été idiot de glisser. Remarquez, en cas de mauvaises chutes j'aurais été sur place !.. Je me figeai, découvrant une silhouette dans la pénombre. Il ne me fallut pas une seconde pour reconnaître mon père.

« Est-ce un élan de paternité tardif ou la culpabilité qui vous a conduit ici ? »

J'étais toujours acide et sèche avec lui. Il ne méritait pas bien mieux de ma part. Je n'allais pas lui offrir ses sourires et des compliments alors qu'il avait tué ma soeur et détruit ma vie. Soupirant, je descendis la dernière marche des escaliers, puis je me dirigeai à grand pas vers la tombe de Ekaterina, vers son gisant, pâle copie de la beauté qu'avait été ma soeur chérie. Sans un regard pour mon père, j'allumai plusieurs bougies, avant de déposer les branches de lilas dans un vase poussiéreux. Puis je me rapprochai de Ekaterina, de sa statue plutôt, et je posai une main sur sa joue de marbre, glacée. Je secouai légèrement la tête, avant de relever les yeux vers mon père.

« Fallait-il vraiment l'enterrer dans un tel endroit ? Elle méritait bien mieux que l'ombre et la poussière de ce caveau. Pourquoi la cacher ici ? »

Pourquoi venir ? Pourquoi se soucier d'elle une fois qu'elle était morte ? Ma pauvre Katia... Ma chère Katia. Je ne supportais pas cet endroit, et elle ne l'aurait pas supporté non plus. Elle qui jadis était si belle, si lumineuse...

« Elle ne devrait pas être ici. »

Elle ne devrait pas être morte.
Revenir en haut Aller en bas
https://white-nights.superforum.fr
Mikhaïl Kristianov

Mikhaïl Kristianov


Messages : 64
Date d'inscription : 12/02/2011

I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia] Empty
MessageSujet: Re: I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia]   I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia] Icon_minitimeSam 7 Mai - 14:51

Sa voix me frappe de plein fouet mais je ne sursaute pas. Je l'ai entendue approcher, et sans doute suis-je trop habitué à masquer mes émotions pour encore être capable d'être effrayé d'une telle manière. Je n'y prête même plus attention. En un étrange paradoxe, plus les années filent, et plus c'est à la fois facile et difficile de conserver ce masque dont j'ai fait ma sauvegarde. Facile parce que l'habitude est tellement forte que j'aurais eu du mal à m'exprimer réellement, même si je l'avais voulu, difficile car je me sens de plus en plus mal. De plus en plus en tort. Et voir ma petite Anya s'éteindre, Nacha s'éloigner inexorablement, me pousse à aller les voir pour enfin leur avouer ce que je ressens réellement pour mes deux filles chéries.

Nul doute que si je ne me torturais pas sur la manière de m'y prendre, je l'aurais déjà fait. Mais en la matière, je suis un véritable novice. Chose comique lorsque je vois mes deux filles vivre au diapason de leurs émotions.

J'ouvre la bouche, et pendant une fraction de seconde, j'hésite à lui dire combien je regrette. Combien j'aurais voulu être plus présent. Combien je me déteste de l'avoir laissée mourir sans qu'elle sache ce que j'éprouvais pour elle. Ma voix claque sèchement :

- Toujours aussi impolie, Anastasia, je constate que le mariage ne t'a guère mis de plomb dans la tête.

Non, je ne lui dirai pas. Lui révéler cela reviendrait à révéler tout le reste. Je l'admire, profil tendu à la lueur des bougies, la peau aussi pâle que le lilas qu'elle dispose soigneusement pour sa sœur. Ce n'est pas normal qu'elle soit aussi blanche. Toute diaphane, elle semblerait presque malade. Je lui assène d'un air réprobateur :

- Le soleil est revenu, pourquoi donc ne sors-tu jamais ? Cela te ferait du bien. Personne ne tient à ce que tu attrapes quelque chose.

Je me suis respectueusement éloigné et tu le temps qu'elle s'oublie dans les souvenirs de sa sœur. Mais les voir ainsi, Anastasia contemplant un gisant, alors que j'avais été si heureux autrefois de les voir complices, à rire, jouer, s'aimer, est trop dur pour que je laisse l'instant durer. Sa réplique me fait mal. Je sais qu'elle a raison, mais que faire d'autre ? C'est ici que la famille repose, depuis trop longtemps pour que j'y renonce, et puis aussi, peut-être un peu égoïstement, je voulais la garder près de moi. Je peux aller la voir souvent, et j'ai besoin de la voir et de lui parler. Soupir intérieur.

- C'est un caveau, Anya. On n'y peut pas grand-chose. Au moins reste-t-elle avec nous.

Je me rapproche de mes deux filles, l'une déjà morte, l'autre en train de sombrer peu à peu sur la même pente du désespoir qu'a auparavant suivi sa sœur. Je pose une main sur son épaule. C'est sans doute le seul contact physique que je me suis jamais permis avec elle, à part quelques étreintes formelles lorsqu'elle était plus jeune. Mes doigts effleurent la joue de pierre de mon aînée.

Me vient soudain une envie débordante de la serrer contre moi. Je serre les dents, furieux contre moi-même. J'ai toujours haï ces vagues d'émotion surprise. C'est un peu tard maintenant ! Jamais je ne la tiendrai dans mes bras. jamais je ne pourrai lui prouver mon affection. Qu'en pense-t-elle, de là-haut, maintenant qu'elle sait qui je suis réellement ? Regrette-t-elle mon obstination ? Ou ai-je été trop loin et se dit-elle que c'est tout simplement bien fait pour moi ? Je ne saurais quoi choisir entre les deux options à sa place. Quoique...

Finalement, tout dépend jusqu'à quel point j'ai réussi à me faire détester, n'est-ce pas ?

- Ta sœur est morte malheureuse, désespérée, c'est ce que je regrette le plus. Elle n'a voulu dire à personne ce qui n'allait pas.

Mes doigts se crispent sur son épaule. Ma main retombe, échappant à la rudesse de la statue.

- Ne commets pas la même erreur qu'elle.

Je me demande parfois si le meurtre de Katia n'est pas un signe précurseur du meurtrier sévissant aujourd'hui à Saint-Pétersbourg. Mais parmi mes proches, tous sont de potentielles victimes, et ça ne me rassure absolument pas.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia] Empty
MessageSujet: Re: I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia]   I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
I just don’t know how to say « I love you » [PV Anastasia]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» ANASTASIA ღ Links { OUVERT }
» ANASTASIA ღ Topics { OUVERT }
»  I said I couldn't love you but I lied...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LES NUITS BLANCHES DE SAINT-PETERSBOURG :: SAINT-PETERSBOURG { Санкт-Петербург } :: 
LIEUX DE RESIDENCE DES NOBLES
 :: Domaine des Kristianov
-
Sauter vers:  
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit